Lors de la séance de discussion du projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2024 à la deuxième chambre mercredi, F. Lekjaa a déclaré que le gouvernement est résolu à accroître les rémunérations des acteurs de l’éducation.
Pendant ses échanges avec les conseillers, le responsable a affirmé que malgré les circonstances difficiles et exceptionnelles, l’amélioration des revenus des hommes et des femmes de l’enseignement demeure une priorité, soulignant leur rôle essentiel dans la construction sociale stratégique planifiée et dirigée par le Roi Mohammed VI. Il a insisté sur le fait qu’une éducation solide pour les générations futures est indispensable à cette construction.
Le ministre a souligné la conscience du gouvernement à cet égard et son engagement à œuvrer courageusement pour assurer la dignité des travailleurs de l’éducation et la conviction selon laquelle cet investissement est crucial pour les générations à venir.
F. Lekjaâ a précisé que le gouvernement, conscient du rôle central de la classe moyenne dans la construction des sociétés modernes, a inclus dans le projet de loi de finances 2024 des mesures de soutien au logement et des solutions aux problèmes salariaux touchant plusieurs secteurs. Reconnaissant les limites de ces mesures face à l’inflation, le ministre a appelé à une audace accrue, tant dans le secteur public que privé, pour améliorer les revenus des travailleurs. Malgré les défis auxquels le gouvernement est confronté, il a affirmé son accord pour une augmentation des salaires dans le secteur de l’éducation.
La suite des événements devrait se concentrer sur les résultats de la rencontre entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement. Selon les déclarations du ministre délégué chargé du budget à la Chambre des Conseillers, le gouvernement aurait pris une décision sur la question et présentera, lors de la réunion avec les syndicats, la proposition d’augmentation des salaires visant à inciter le retour en classe et à mettre fin à la tension persistante dans le secteur depuis le début de la rentrée scolaire.
La crise actuelle du secteur de l’éducation a montré un déclin du rôle des syndicats à unifier les actions des enseignants, initialement contractuels puis soumis au statut unifié, et qui sont constitués sous la forme d’une vingtaine de coordinations. Fin novembre, les centrales syndicales ont rencontré le comité ministériel tripartite, en vue de geler le nouveau statut, de suspendre sa mise en œuvre, et de ne pas publier ses décrets d’application avant la fin des délais du dialogue social à ce sujet, fixés au 15 janvier 2024 au plus tard. Le 6 décembre, il a été convenu de consacrer une réunion à l’étude de toutes les propositions liées à l’amélioration des revenus des fonctionnaires de l’éducation, prévue d’entrer en vigueur à partir de l’année prochaine.
Pour sa part, le Comité national de coordination du secteur éducatif, qui comprend plus d’une vingtaine de structures, a publié un communiqué dans lequel il a affirmé son « rejet catégorique » des résultats de « tout dialogue qui ne répondrait pas aux revendications des hommes et des femmes de l’éducation, y compris le dialogue du 30 novembre 2023, puisqu’il ne comprend pas de représentants des luttes de terrain, conduites par la Coordination nationale du secteur de l’éducation ».
Dans sa déclaration écrite, le comité a même souligné ne pas être concerné par ce processus de négociations. Ainsi, il a appelé à une grève générale nationale de quatre jours, parallèlement à des marches de protestation.
Du côté du gouvernement, les négociations privilégient les syndicats les plus représentés, insistant sur le fait que ces centrales constituent les principaux interlocuteurs dans le dialogue social…