Des avions de guerre américains et britanniques auraient mené 12 frappes aériennes sur la capitale yéménite Sanaa mardi, selon Sanaa. La chaîne Al-Masirah, contrôlée par les Houthis, a rapporté que les frappes ont visé le complexe al-Ardi, abritant le siège du ministère de la Défense, ainsi que le complexe 22 Mai, où se trouvent les locaux du ministère de l’Information, dans le centre de Sanaa.
Si aucune information n’a été fournie sur d’éventuelles victimes ou les dégâts causés par ces frappes, Washington et Londres n’ont pas immédiatement réagi à ces informations.
Mohammed Abdul Salam, porte-parole des Houthis, a condamné ces frappes aériennes américano-britanniques, les qualifiant de « violation flagrante de la souveraineté d’un État indépendant et de soutien manifeste à Israël dans la poursuite de ses crimes de génocide à Gaza ».
Rappelons que ces frappes interviennent quelques heures après que les Houthis ont lancé deux missiles balistiques en direction de l’aéroport Ben Gourion à Tel-Aviv et d’une centrale électrique située au sud de la ville spoliée d’Al-Qods. Les Houthis ont également ciblé le porte-avions américain USS Harry Truman à l’aide de drones et de missiles de croisière.
Entre le 19 et le 28 décembre, l’armée de Sanaa a mené 13 opérations militaires contre des cibles israéliennes, selon un communiqué du groupe. La semaine dernière, Israël a lancé des frappes aériennes contre des positions contrôlées par les Houthis à Sanaa et dans la province côtière de Hodeida, en représailles aux attaques de drones et de missiles des Houthis.
Les médias israéliens ont rapporté que des sirènes ont retenti lundi soir dans « le Gush Dan et dans tout le centre d’Israël », suite au lancement de plusieurs missiles depuis le Yémen. Par la suite, le trafic aérien s’est arrêté à l’aéroport Ben Gourion et les avions s’en sont éloignés suite au lancement de missiles depuis le Yémen.
Alors que l’armée d’occupation prétendait avoir intercepté des missiles en provenance du Yémen, les médias israéliens ont indiqué, dans un premier rapport, qu’« un gros fragment du missile balistique est tombé sur la route dans le quartier de Ramat à Tel-Aviv ». Une plateforme médiatique israélienne a réagi aux prétentions de l’armée : « Lorsque le porte-parole de l’armée israélienne dit que le missile a été intercepté en dehors des frontières d’Israël, soit il ment, soit il déforme la réalité ».
Il convient de noter que les missiles yéménites sont intervenus directement après une agression américano-britannique ayant visé le district d’Al-Tuhayta, au sud de Hodeïda, à l’ouest du pays.
Dans ce contexte, Roy Kayes, journaliste de la chaîne Kan, a déclaré que « les missiles balistiques yéménites ont été lancés depuis la zone d’Al-Jah, au sud de la ville portuaire de Hodeïda, à l’ouest du Yémen, c’est-à-dire de la même zone qui a été soumise à une attaque américaine ».
Eli Cohen, ministre israélien de l’Énergie, a menacé d’assassinat, Abdel Malek al-Houthi, chef du mouvement de résistance yéménite. « J’adresse un message au leader al-Houthi : s’il continue ses actions, il aura le même sort que [l’ancien chef du bureau politique du Hamas Yahya] Sinwar et [l’ancien secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan] Nasrallah », a lancé E. Cohen, lundi 30 décembre, au micro de la station de radio israélienne 94 FM. « Notre attention se porte désormais sur le Yémen et l’Iran », a-t-il ajouté avant de lancer que « si l’Iran n’est pas touché, l’instabilité au Moyen-Orient se poursuivra ».
Pour sa part, Danny Danon, ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, a lancé le même jour ce qu’il a appelé un dernier avertissement aux forces d’Ansarullah au Yémen pour qu’ils mettent fin à leurs attaques de missiles contre Israël, prétendant qu’ils risquaient le même « destin » que le Hamas, le Hezbollah et le président syrien Bachar el-Assad s’ils persistaient. Il a également averti Téhéran « qu’Israël avait la capacité de frapper n’importe quelle cible au Moyen-Orient, y compris en Iran ».
Ces menaces directes ne viennent pas du néant. Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien et Israel Katz, son ministre des Affaires militaires, avaient déjà menacé de s’en prendre aux dirigeants d’Ansarullah. B. Netanyahu avait également averti le Yémen « qu’Israël ne faisait que commencer » à la suite des frappes israéliennes contre de nombreuses installations vitales du pays, notamment l’aéroport de Sanaa.
En riposte aux agressions israéliennes contre son pays, le général de brigade Yehya Sarii, porte-parole des forces armées yéménites, a fait savoir dimanche que les unités de missiles du pays avaient mené au moins 13 opérations contre des cibles israéliennes au cours des 10 derniers jours. Il a noté à cet égard qu’au cours de la période du 19 au 28 décembre, la plupart de ces attaques avaient visé Tel-Aviv, au centre des territoires palestiniens occupés, avec des missiles balistiques hypersoniques.
Dans le cadre de ses opérations propalestiniennes, le mouvement de résistance yéménite Ansarullah cible également des navires liés à Israël, aux États-Unis ou au Royaume-Uni pour obliger l’entité sioniste à mettre un terme à sa guerre génocidaire contre Gaza.
Les forces armées yéménites ont déclaré qu’elles n’arrêteront pas leurs opérations tant que les offensives terrestres et aériennes israéliennes contre Gaza ne prendraient pas fin.