Dans une lettre ouverte adressée à plusieurs responsables algériens, dont Ibrahim Mourad, ministre de l’Intérieur, ainsi que Abderrachid Tebbi, ministre de la Justice, l’ONG basée à Oujda a demandé aux autorités algériennes de décréter une grâce générale, afin de faciliter ces retours. Ces deux dernières années, l’organisation a contribué au rapatriement de 789 concitoyens en situation irrégulière en Algérie. Pas moins de 98 seraient toujours embastillés en terre algérienne.
L’AMSV a critiqué les conditions de ces détentions, tout en appelant les autorités compétentes à publier la liste des Marocains concernés, pour permettre à leurs proches de les identifier, pour leur garantir des soins médicaux adéquats, mais aussi le droit d’être assistés par un avocat.
Hassan Ammari qui préside l’ONG a déclaré à l’agence de presse espagnole EFE que sur le total des émigrés marocains qui se trouvent dans différentes prisons en Algérie, certains sont en détention préventive depuis un an alors que d’autres ont été condamnés à de lourdes peines. « Nous avons connaissance de 98 cas, mais il y en aurait encore des centaines, vu que chaque famille nous signale le cas de son fils nous assure qu’il y a avec lui 6 à 12 autres concitoyens », a-t-il encore précisé. Pour H. Ammari, la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays voisins, depuis 2021, a compliqué la situation.
Dans ce contexte, l’association a adressé deux autres lettres, respectivement à la représentation de la Croix-Rouge en Tunisie et à l’Union des avocats arabes. Elle a appelé aussi les autorités algériennes à autoriser le personnel humanitaire international à visiter les prisons où sont détenus les migrants.
Selon H. Ammari, la plupart des 789 émigrés rapatriés au cours des deux dernières années ont pu revenir au pays via le poste frontière Zouj Bghal, ouvert exceptionnellement pour ces opérations. D’autres, dont les proches arrivent à financer un retour par voie aérienne, sont rentrés en provenance de Tunisie. Cette semaine, 19 ont pu regagner le royaume par ce biais.
A la suite de la crise diplomatique de 1994, l’Algérie a décidé de fermer ses frontières terrestres avec le Maroc. A titre exceptionnel, des points de passage s’ouvrent notamment pour rapatrier les corps des émigrés morts en mer. L’AMSV indique avoir contribué, jusqu’à présent, au retour de 41 dépouilles.
Depuis 2021, Alger a décidé également de fermer son espace aérien à Rabat. De ce fait, les voyageurs entre les deux pays sont contraints de transiter par la Tunisie.