Vladimir Medinsky, négociateur russe, a déclaré que «la délégation ukrainienne est déjà partie de Kiev » ajoutant que les deux parties avaient choisi «ensemble» pour les négociations un site en Biélorussie situé «non loin de la frontière avec la Pologne». Un premier round de pourparlers a eu lieu le 28 février à la frontière ukraino-biélorusse, dans la région de Gomel. Les négociateurs des deux parties s’étaient ensuite retirés pour «consultations» dans leurs capitales respectives, tout en envisageant un deuxième round.
Le 24 février, la Russie lançait son opération militaire en Ukraine qui vise selon le président russe à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont il a reconnu l’indépendance, ainsi qu’à «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine. Opération dénoncée notamment par la Turquie et les pays occidentaux (dont certains ont déjà annoncé de nouvelles sanctions).
En outre, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté mercredi 2 mars une résolution qui «exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine». Ce même jour, l’ambassadeur de l’Ukraine à l’ONU, Serguiï Kyslytsya, a accusé la Russie de perpétrer un «génocide» dans son pays, lors d’un discours à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies. Son homologue russe, Vassily Nebenzia, a quant à lui déclaré que son pays ne voulait «qu’arrêter» le conflit dans le Donbass et assurant que l’armée russe ne visait pas de cibles civiles.
La Chine a invité à continuer les efforts diplomatiques. Les pourparlers entre les deux parties sont le dernier moyen de sortir de la crise, a déclaré Zhang Jun, représentant de la Chine auprès de l’Onu lors d’une réunion du Conseil de sécurité. « Pour l’heure, le plus important est de revenir sur la voie des négociations diplomatiques et du règlement politique, afin d’aider à désamorcer la situation », avait estimé le haut responsable.
Le diplomate chinois a ajouté qu’il revenait à la communauté internationale de créer des conditions favorables à ce dialogue pour freiner une nouvelle escalade. Il a précisé que la Chine était prête à soutenir la « tenue de dialogues directs », tout en appelant le monde à sortir des « logiques de guerre froide » fondées sur l’affrontement entre deux blocs.
En attendant, l’Union européenne organise jeudi une réunion extraordinaire de ses ministres des Affaires étrangères à Bruxelles avec leurs homologues américain, ukrainien, britannique et canadien consacrée à l’offensive russe en Ukraine, a annoncé le chef de la diplomatie européenne. «J’ai convoqué un conseil extraordinaire des Affaires étrangères vendredi et j’ai invité les ministres ukrainien Dmytro Kouleba, américain Antony Blinken, britannique Liz Truss, canadien Melanie Joly et le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg à nous rejoindre», a précisé Josep Borrell sur Twitter. Une réunion des 30 ministres des Affaires étrangères de l’Otan a été convoquée vendredi matin au siège de l’Alliance à Bruxelles.
A la veille des pourparlers de jeudi, les États-Unis s’étaient déclarés prêts à « soutenir des efforts diplomatiques » de l’Ukraine pour obtenir un cessez-le-feu avec la Russie. Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, a affirmé garder « la porte ouverte pour une issue diplomatique », mais « c’est beaucoup plus difficile d’y parvenir quand les tirs résonnent et les chars avancent », a-t-il dit lors d’une conférence de presse. Le secrétaire d’état US attendu en Europe à partir de jeudi 3 mars, n’a pas fait de mystère sur son agenda. « Je vais à Bruxelles où je vais rencontrer nos alliés et partenaires de l’Otan, de l’Union européenne et du G7 pour continuer notre coordination, pour saluer leurs mesures sans précédent afin d’aider l’Ukraine et de faire rendre des comptes à la Russie, et pour réaffirmer notre engagement sur l’article 5 selon lequel une attaque contre n’importe quel membre de l’OTAN est une attaque contre tous. De là, j’irai en Pologne, qui accueille déjà des centaines de milliers de réfugiés ukrainiens […] Et ensuite en Moldavie qui accueille aussi des réfugiés ukrainiens et où la Russie occupe un territoire contre la volonté du peuple depuis des années. Et ensuite j’irai dans les pays baltes, la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie, qui font face à une menace renouvelée de la Russie puisque le président Poutine cherche à assurer sa domination sur les anciennes républiques soviétiques »
Ce déplacement intervient après une « victoire », selon les observateurs, de la diplomatie US. En effet, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution qui «exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine», lors d’un vote approuvé massivement par 141 pays, 5 s’y opposant, et 35 s’abstenant dont la Chine, sur les 193 membres que compte l’Organisation. Le résultat a été salué par une salve d’applaudissements. La résolution, ponctuant plus de deux jours d’interventions à la tribune de l’ONU, réclame à Moscou qu’il «retire immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires» d’Ukraine et «condamne la décision de la Russie d’accentuer la mise en alerte de ses forces nucléaires».
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Pourparlers russo-ukrainiens maintenus en Biélorussie : L’Occident se mobilise pour contrer Moscou
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