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Officialisation de la langue amazighe : La justice concernée

Le Chef du gouvernement a souligné, mardi à Rabat, l’engagement de l’Exécutif à accélérer les chantiers stratégiques prioritaires stipulés dans la loi organique relative à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et les modalités de son intégration dans les divers aspects de la vie publique.

« Partant du fait que la consécration constitutionnelle de la langue amazighe émane d’une décision et d’une Haute volonté Royale, sans laquelle cette étape n’aurait pu être franchie, nous sommes engagés en tant que gouvernement à accélérer les chantiers stratégiques prioritaires stipulés dans la loi organique 26-12 relative à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et aux modalités de son intégration dans les divers aspects de la vie: enseignement, culture, système judiciaire et administration », a affirmé Aziz Akhannouch lors de la signature d’un avenant à l’accord de coopération entre le ministère de la Justice et l’Institut Royal de la Culture amazighe (IRACM) sur l’intégration de la langue amazighe dans le système judiciaire.
Il a, dans ce sens, mis l’accent sur l’impératif de mobiliser les efforts et les ressources humaines, logistiques et financières susceptibles de mettre en œuvre les dispositions de cette loi organique, particulièrement en matière de parachèvement des chantiers juridique, organisationnel et institutionnel, permettant de traduire dans les faits les deux lois organiques relatives à l’officialisation de la langue amazighe et du Conseil national des langues et de la culture marocaine.
A. Akhannouch a relevé que l’officialisation de la langue amazighe et son intégration dans les divers aspects de la vie publique fait partie des priorités du gouvernement, partant de la conviction d’accorder à la langue et à la culture amazighes la place qu’elles méritent dans l’édification de l’identité nationale, dont les jalons ont été consacrés par le Roi Mohammed VI dans le discours fondateur d’Ajdir en 2001, avant la consécration constitutionnelle de l’ensemble du patrimoine culturel et linguistique du peuple marocain, en tant que composante fondamentale de l’unité nationale.
A cet égard, le chef de l’Exécutif a rappelé que le gouvernement a entamé son mandat par la prise de mesures audacieuses et concrètes pour la promotion de la langue amazighe et ce, en allouant 200 millions DH, dans le cadre de la Loi de finances 2022, pour la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, tout en s’engageant à augmenter progressivement cette enveloppe pour atteindre un milliard de DH en 2025, à créer deux nouveaux prix dans le cadre du Prix du Maroc du Livre, à savoir le Prix du Maroc d’encouragement de la créativité amazighe et le Prix du Maroc d’encouragement des études dans le domaine des cultures amazighes.
Plus, assure-t-il, un soutien annuel régulier a été réservé au livre amazigh, de même que les associations culturelles amazighes ont bénéficié de l’appui consacré aux projets présentés dans les différents domaines bénéficiant du soutien, ajoutant qu’il a été procédé à la traduction en langue amazighe de nombreuses œuvres ayant trait au patrimoine matériel et immatériel, aux côtés d’autres mesures.
S’agissant de l’avenant à l’accord de coopération sur l’intégration de la langue amazighe dans le domaine de la justice, il a estimé qu’il s’agit là d’un « premier pas » pour la mise en œuvre concrète de la vision du gouvernement en la matière, à travers l’intégration de la langue amazighe dans le système judiciaire à la faveur d’un partenariat entre le ministère de la Justice et l’IRCAM, la finalité étant de faciliter l’accueil et le renseignement des justiciables amazighophones, et d’assurer la traduction de leurs documents à caractère administratif et juridique.
A. Akhannouch a également formé le vœu de voir d’autres mesures se concrétiser progressivement à l’avenir, notamment la garantie de la traduction simultanée de et vers la langue amazighe au sein des tribunaux et de l’administration, l’adoption de l’amazigh dans le domaine judiciaire, y compris la traduction de et vers cette langue lors des procédures d’instruction, de plaidoirie, d’audition des témoins, de notification, outre la possibilité de rendre les verdicts et jugements en langue amazighe.
Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, a souligné pour sa part que ledit accord vise à associer l’IRCAM à une série de démarches auxquelles son département a adhéré dans le cadre d’une nouvelle étape permettant de réunir les conditions d’un procès équitable, relevant, entre autres, la nécessité d’engager un interprète pour assister le citoyen ne maitrisant pas la langue arabe auprès du juge.
Ainsi, cent nouveaux fonctionnaires, dont 60% parlent l’Amazighe, seront recrutés et répartis sur les tribunaux ayant besoin d’interprètes de la langue amazighe, en application des hautes orientations Royales ainsi que du programme gouvernemental, a annoncé le ministre dans une déclaration à la presse.
A cet effet, il a indiqué qu’un concours de recrutement sera ouvert, au cours des deux prochains jours, aux étudiants diplômés en psychologie et sociologie, titulaires d’un master en culture amazighe et lauréats des instituts d’assistance sociale.
Ahmed Boukous, patron de l’IRCAM, a salué la signature de cet accord qui constitue une étape importante dans le cadre du processus de mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, notant que la valorisation du capital humain est la solution optimale aux problèmes d’intégration de la langue amazighe dans les différentes institutions, tel que stipulé dans ledit accord, « considéré comme une initiative pragmatique et une étape essentielle dans ce domaine ».
A cet égard, il a réitéré l’engagement de l’IRCAM à accompagner pareilles initiatives, soulignant que l’Institut demeure à la disposition de toutes les institutions pour l’opérationnalisation du programme gouvernemental dans son volet lié à la mise en œuvre du caractère officiel de l’Amazighe.

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