Le bateau est parti samedi de la région de Qalamoun, au sud de Tripoli, la grande ville du nord du Liban. L’embarcation transportait une soixantaine de personnes selon les autorités. L’armée libanaise a repêché dimanche cinq corps de migrants noyés et samedi celui d’une fillette.
Haissam Dannaoui, chef de la marine libanaise, a déclaré à la presse que le bateau était seulement long de 10 mètres et large de 3 et qu’ »il n’y avait aucun gilet de sauvetage à bord ». Deux patrouilles ont suivi le bateau surpeuplé pour le forcer à faire demi-tour, a-t-il ajouté. « Malheureusement, le capitaine a décidé d’effectuer des manœuvres pour s’échapper » mais il a, selon lui, heurté les navires de la marine et a été rapidement submergé. « En moins de cinq secondes, le bateau était sous l’eau », a dit H. Dannaoui, en affirmant que des gilets de sauvetage avaient été immédiatement lancés aux passagers.
L’un des survivants a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que c’était le navire de patrouille qui avait « percuté à deux reprises » le bateau de migrants pour le pousser à faire demi-tour, avant que des familles de survivants ne lui disent de se taire et l’emmènent plus loin. Après l’accident, Ali Hamiyé, ministre des travaux publics et des transports libanais, s’est rendu au port, déplorant une « grande catastrophe ».
Le premier ministre libanais, Najib Mikati, a décrété un jour de deuil national lundi. Selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés, au moins 1 570 personnes, dont 186 Libanais, ont quitté ou tenté de quitter illégalement le pays par la mer entre janvier et novembre 2021, la plupart espérant rejoindre l’île de Chypre, membre de l’Union européenne et située à quelque 175 kilomètres. Un chiffre en hausse par rapport aux 270 passagers, dont 40 Libanais, en 2019. La plupart des migrants sont des réfugiés syriens ayant fui leur pays en guerre, mais les Libanais sont de plus en plus nombreux à tenter la traversée.