Exit les réticences de Zagreb ! Les déclarations de Marija Pejcinovic Buric, ex- ministre croate des Affaires étrangères, faites le 8 février 2019 à Rabat, relèvent désormais du passé. A l’époque, elle avait déclaré que son pays soutenait tous les efforts « sérieux » et « crédibles » du Maroc pour parvenir à une solution politique concernant le Sahara, tout en précisant que la Croatie « s’aligne sur la position de l’Union européenne » sur ce dossier. La Croatie a donc revu son approche du dossier saharien. Un changement de cap favorisé par un contexte international désormais en faveur du Maroc.
En effet, la reconnaissance par les États-Unis, le 10 décembre 2020, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental a incité d’autres pays de l’Union européenne à « sortir de leur zone de confort », comme l’a souligné Nasser Bourita en février 2021. Plusieurs pays ont révisé leur position et apporté un soutien franc à l’initiative marocaine d’autonomie, notamment l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, la Slovénie, l’Autriche, le Luxembourg, le Danemark, la Roumanie, Malte, la Finlande et le Portugal. Une dynamique qui a fait tache d’huile impliquant aussi des pays d’Europe centrale, comme le prouve l’adhésion des Etats du Groupe de Videgrad composé, lui, de la Hongrie, la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie, tous membres de l’OTAN et de l’UE.
Des États non-membres de l’Union européenne ont adopté la même position, comme la Serbie. En juin 2023, le gouvernement serbe a exprimé son soutien à l’intégrité territoriale du royaume, peu après une visite du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, à Belgrade. L’Albanie, autre pays européen non-membre de l’UE, a officiellement apporté son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara, le 1er mars. Autant d’adhésions qui renforcent la position du Maroc dans ses relations avec les États européens, qu’ils soient membres ou non de l’UE.
Pour rappel, la Hongrie a réaffirmé ce mercredi son soutien clair au plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007 pour résoudre la question du Sahara occidental, estimant qu’il « doit être la base » d’une solution politique dans le cadre des Nations Unies.
À l’issue de ses entretiens à Budapest avec N. Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, Peter Szijjártó, son homologue hongrois, a souligné que cette position s’aligne sur celles récemment réitérées par les États-Unis et la France. Plus, le chef de la diplomatie hongroise a annoncé avoir chargé l’ambassadeur de Hongrie au Maroc d’effectuer une visite dans les provinces du sud, à l’image des démarches entreprises par les représentants d’autres grandes puissances.
P. Szijjártó a également annoncé l’extension des services consulaires hongrois à l’ensemble du territoire marocain, y compris les provinces sahariennes. Une mesure qui traduit, selon lui, la volonté de renforcer les liens bilatéraux et d’accompagner la dynamique internationale favorable à l’initiative marocaine.
La France a annoncé mercredi, l’extension de ses services consulaires via TLS Contact à toutes les provinces sahariennes du Maroc, via un bureau TLS Contact à Laâyoune. Cette déclaration intervient alors que la dernière résolution 2756 du Conseil de sécurité des Nations Unies insiste sur la nécessité de capitaliser sur le « momentum » diplomatique autour du dossier.