La Treizième chaîne a évoqué un « incident tout à fait exceptionnel » survenu dans le cabinet de guerre. « A l’entrée du cabinet de guerre, Halevy a tenté de pénétrer dans la salle. À ce moment-là, une agente de sécurité travaillant pour le bureau du Premier ministre a demandé de fouiller les affaires du chef d’état-major, afin de s’assurer qu’il n’y a aucun appareil d’enregistrement », a-t-on ajouté de même source.
Sefi Ovadia, correspondant politique de la chaîne, a souligné que « la réunion a eu lieu au siège du ministère de la Sécurité à Tel Aviv. Halevy n’a pas accepté ce comportement et il est entré ». « Une fois entré dans la salle, il s’est adressé aux personnes présentes, dont le secrétaire militaire du Premier ministre, et a exprimé sa colère », a-t-il ajouté. « Cette affaire rejoint ce que nous avons publié il y a un mois et demi, selon lequel des travailleuses du bureau du Premier ministre ont fouillé les officiers qui ont participé au cabinet de guerre et leur ont demandé de s’assurer qu’ils n’avaient aucun appareil d’enregistrement avec eux », ajoute la chaîne.
Les parties au sein du bureau du Premier ministre ont justifié cet acte, prétendant que « l’agent de sécurité n’avait reçu aucune instruction ».
En réaction, Rafif Drucker, analyste politique de la même chaîne, a ironisé en soulignant que « s’il y a parmi les dix millions de personnes qui vivent en Israël, une seule personne croit qu’une agente de sécurité s’est adressée -de sa propre initiative- au chef d’état-major israélien, en temps de guerre, et lui a demandé s’il portait un appareil d’enregistrement. Cette personne-là mérite le prix Nobel de la paix. »
R. Drucker a souligné que « c’est un comportement effrayant et il n’y a pas d’autres mots à dire », tout en indiquant que « si cela s’ajoute à ce qui a été publié sur l’arrestation du ministre de la Sécurité alors qu’il se rendait au bureau du Premier ministre pour mener des consultations très sensibles, alors cela indique sans aucun doute l’existence d’une atmosphère de folie ». « Je ne sais pas si cette personne (Netanyahu) est qualifiée pour gérer les affaires, alors que son chef d’état-major et son ministre de la sécurité sont soupçonnés d’avoir enregistré ce qu’il dit », a-t-il enfin signalé.
Il convient de noter que plus tôt dans la journée, les médias israéliens ont fait état d’une réunion tendue dirigée par Netanyahu et les familles des prisonniers de l’occupation à Gaza, notant que les familles ont quitté la réunion en colère.
Les médias israéliens ont fait état « des cris et de chaos lors de cette réunion, au cours de laquelle Netanyahu a déclaré aux familles des prisonniers qu’il n’y avait aucune possibilité de renvoyer tous les prisonniers ».
« La rencontre était pénible dans toutes les normes. Elle sera suivie par des réactions qui se reflèteront sur leurs activités dans la rue et les pressions exercées sur les décideurs notamment sur le cabinet élargi », a indiqué la chaine de télévision israélienne Channel 13. Selon ce média, les familles en sont venues aux mains et aux bousculades entre elles et avec les membres du cabinet, avec des cris et des pleurs.
La chaine rapporte que le Premier ministre israélien a dit à ces familles : « Pensez-vous que la libération des otages se fera en une seule fois ? Si l’occasion se présente nous n’hésiterons pas. Le Hamas ne veut pas seulement des détenus en échange des otages. Il voudrait réaliser d’autres choses ». Il a fait part à ces familles que les 110 détenus ont été libérés durant l’opération d’échange pendant la trêve provisoire « grâce à l’opération terrestre qui est le seul moyen de récupérer les autres ». Et de poursuivre : « Gaza devrait être désarmée et seule l’armée israélienne est capable de le faire et non des forces internationales ».
Depuis la fin de la trêve, ces familles exigeaient une réunion avec le cabinet. Elles ont mêmes menacé d’intensifier leurs activités et leurs protestations dans les rues où des rassemblements sont organisés à proximité du complexe du ministère israélien de la Défense à Tel Aviv. Selon Times of Israel, ces familles « veulent être rassurées que la libération des otages restera la priorité du gouvernement après qu’Israël a rappelé ses négociateurs des pourparlers et repris son offensive terrestre à Gaza ».