« Nous sommes convaincus que le dialogue demeure l’unique voie pour parvenir à des solutions efficientes aux problèmes soulevés », a souligné Aziz Akhannouch à l’ouverture des travaux du Conseil de gouvernement, appelant les syndicats à tenir lundi une séance de dialogue sectoriel.
A cette occasion, il a réitéré que le gouvernement est disposé à consolider les canaux de dialogue jusqu’à l’aboutissement à des solutions à même de garantir la qualité de l’école publique. Le gouvernement considère l’enseignement comme un pilier essentiel pour consolider l’édification de l’État social, conformément aux aspirations royales.
Lors de la conférence de presse qui a suivi le conseil du gouvernement de jeudi, Mustapha Baitas, porte-parole de l’Exécutif, a été interpellé sur la crise persistante dans le secteur de l’enseignement scolaire, le gaspillage du temps scolaire, et même la possibilité que cette année soit considérée comme une année blanche si la crise des enseignants perdure. Il a également été questionné sur le budget alloué dans la loi de finances pour le dialogue social.
Évitant de répondre à plusieurs points, ledit ministre a préféré se concentrer sur la question de la loi de Finances, soulignant que « dans le monde entier, aucune loi de finances ne prévoit un budget dédié au dialogue social. La preuve en est qu’aucun budget n’a été alloué au dialogue social dans la loi de finances depuis la nomination du gouvernement en 2021, malgré le début des négociations sociales ». Aucune preuve d’imagination, donc… Quand bien même nombre de responsables font valoir « l’exception marocaine » ! Et le responsable d’ajouter que « le dialogue social est un mécanisme qui perdure dans le monde entier et avec lequel travaillent différents gouvernements. Notre gouvernement a exprimé sa volonté politique de construire un dialogue authentique avec les syndicats, institutionnalisant ce processus à travers la détermination de rendez-vous annuels fixes et l’identification des institutions responsables du dialogue, tant dans le secteur public que privé. Les dates ont été fixées en avril et en septembre » , a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que c’est durant le mois de septembre que « nous préparons le projet de loi de finances, ce qui nous permet d’aborder les questions budgétaires, notamment les motivations qui peuvent être accordées. En avril, nous discutons de l’évolution des choses, surtout à la veille du 1er mai, fête du travail ».
Le responsable a rappelé, enfin, que le chef du gouvernement a insisté le même jour sur le fait que le gouvernement rouvre les portes du dialogue avec les syndicats, et relevé qu’il avait réaffirmé la volonté résolue de résoudre ce dossier, comme en témoigne l’invitation adressée aux syndicats à se réunir le lundi prochain dans le cadre de la commission tripartite.
Le flou entoure le nouveau round du dialogue à l’heure où seuls les syndicats dits représentatifs se retrouvaient autour de la table des négociations avec le gouvernement.
C. Benmoussa poursuivi
En attendant d’y voir clair, la Ligue Marocaine pour la Citoyenneté et les Droits de l’Homme a annoncé le même jour son intention d’ester en justice contre Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, en raison de la privation du droit à l’éducation pour des milliers d’élèves. L’ONG a confirmé le dépôt de la plainte devant la Cour de cassation dès lundi prochain. Quand bien même l’action relèverait du « symbolique ».
Driss Sedraoui, président de la Ligue, a déclaré avoir suivi la grève des enseignants depuis ses débuts, considérant l’éducation comme une question sociale. Il a souligné que le mécontentement et les multiples problèmes dans le secteur ont conduit à un blocage total dans les écoles publiques, forçant des milliers d’élèves à se retrouver dans la rue.