« Blinken rentre chez toi… Libérez, libérez, libérez, libérez la Palestine », tels étaient les slogans scandés par les manifestants, qui dénonçaient le rôle des États-Unis dans la guerre israélienne contre la Bande de Gaza. La manifestation a eu lieu alors que Kamikawa Yoko, ministre japonaise des affaires étrangères, et Kihara Minoru, ministre de la défense, accueillaient leurs homologues américains, A. Blinken et Lloyd Austin, Secrétaire à la défense, pour la réunion dite « 2+2 » à Tokyo.
Des clips vidéo partagés par @AkimotoThn sur X ont montré des manifestants scandant des slogans propalestiniens et brandissant des pancartes dénonçant la visite d’A.Blinken. Selon un autre activiste, @kojiskojis, les manifestants ont tenté de se rassembler devant la maison d’hôtes Iikura à Tokyo, où les responsables américains et japonais ont tenu leur réunion. La police a toutefois empêché les manifestants de s’approcher du lieu de la réunion, a-t-il déclaré sur X. D’autres banderoles ont été brandies par les manifestants, sur lesquelles on pouvait lire : « Blinken, honte à toi ; Stop au génocide de Gaza », selon l’activiste qui se présente comme le représentant du Réseau contre le commerce des armes (NAJAT).
Ces manifestations hostiles à Washington interviennent alors que le ministre de la défense de Singapour a récemment reconnu que la guerre israélienne contre Gaza avait entraîné une perte de soutien des jeunes à l’égard des États-Unis. « Dans de nombreux pays, nous avons perdu (le soutien) des jeunes sur ce point », a déclaré Ng Eng Hen lors d’une interview. Il répondait à la question de savoir si les États-Unis étaient en train de perdre leur « soft power » dans le contexte de la guerre contre l’enclave palestinienne assiégée.
Tim Shorrock, qui se présente comme un écrivain basé à Washington, a commenté les manifestations à Tokyo. « J’adore voir ça. Ils savent que le petit Tony n’est pas un allié », a-t-il écrit sur X, en publiant une vidéo des protestations contre les responsables américains.
Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s’est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier. Depuis lors, plus de 39 300 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 90 800 ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.
Près de dix mois après le début de l’offensive israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l’état de ruines en raison d’un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d’eau potable et de médicaments. Israël est poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de justice, dont la dernière ordonnance lui a enjoint de mettre immédiatement fin à son opération militaire dans la ville méridionale de Rafah, où plus d’un million de Palestiniens s’étaient réfugiés pour échapper à la guerre avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier.