« Les États-Unis travaillent maintenant activement à la construction d’une architecture intégrée de défense aérienne et maritime dans cette région », a déclaré Brett McGurk, lors de la conférence de Manama « IISS Manama Dialogue », ajoutant que son pays s’est concentré sur la « dissuasion des menaces imminentes » dans cette région stratégique riche en ressources énergétiques.
« Quelque chose dont nous parlons depuis longtemps est maintenant mis en œuvre grâce à des partenariats innovants et à de nouvelles technologies », a-t-il ajouté.
Selon l’AFP, ces propos interviennent au moment où Israël et les États-Unis ont accusé l’Iran d’avoir lancé cette semaine une attaque de drones au large d’Oman contre un pétrolier exploité par une société appartenant à un homme d’affaires israélien. Sachant qu’une source iranienne a nié pour la télévision d’état iranienne l’implication de son pays dans cette attaque et accusé Tel-Aviv de l’avoir perpétré, la qualifiant de « mise en scène israélienne exécutée de concert avec certains régimes arabes ».
Depuis Manama, McGurk a prétendu que les forces US « ont détecté et dissuadé les menaces imminentes » de l’Iran, confirmant des informations antérieures selon lesquelles la République islamique prévoyait une attaque contre son rival régional, l’Arabie saoudite. Des informations qui ont aussi été démenties par des responsables iraniens.
La veille samedi, Lloyd Austin, secrétaire US à la Défense a déclaré que son pays est capable de déployer une « force écrasante » au Moyen-Orient, soulignant qu’il « envisagera toutes les options nécessaires » au cas où la diplomatie ne parviendrait pas à arrêter le programme nucléaire iranien.
L. Austin a ajouté que « le comportement de l’Iran dans le Golfe affecte tout le monde, et ce genre de comportement ne sera pas toléré. Nous avons la capacité de défendre nos intérêts et nos partenaires. »
Le jour même, le commandant du Commandement central américain (Centcom), le général Michael Kurilla, avait annoncé lors de la conférence de Manama qu’ « une force navale dirigée par les États-Unis déploiera plus de 100 navires télépilotés dans les eaux du Golfe, d’ici l’an prochain, pour écarter les menaces maritimes».
Les Etats-Unis et plusieurs pays du Golfe dénoncent régulièrement les agissements de Téhéran dans cette zone maritime particulièrement stratégique, voie de navigation quasi-exclusive pour relier les pays pétroliers du Golfe aux marchés mondiaux.
« D’ici l’année prochaine », la Task Force 59 rassemblera une flotte de plus de 100 drones de surface et sous-marins « opérant ensemble, communiquant ensemble », a affirmé M. Kurilla lors de la conférence annuelle sur la sécurité à Manama, à Bahreïn. Cette unité a été lancée en septembre 2021 à Bahreïn, où est basée la 5e flotte des Etats-Unis, pour développer les capacités de surveillance dans cette zone grâce aux drones et à l’intelligence artificielle, après une série d’attaques de drones attribuées à la République islamique.
Outre ce dispositif, les Etats-Unis « mettent en place un programme d’expérimentation ici au Moyen-Orient pour vaincre les drones adverses avec nos partenaires », a ajouté le général US, sans donner plus de détails. Selon lui, les « drones adverses » sont la plus grande menace technologique pour la sécurité régionale.