Le ministère égyptien des Affaires étrangères a précisé que ce sommet, qui se tiendra dans la capitale Le Caire, fait suite à une coordination avec le Bahreïn et le président actuel de la Ligue arabe. La décision de tenir ce sommet a été prise « après des consultations et une coordination au plus haut niveau entre l’Égypte et les pays arabes frères ces derniers jours, y compris l’État de Palestine, qui a demandé ce sommet, afin de traiter des derniers développements critiques concernant la cause palestinienne », indique le communiqué. Les Egyptiens craignent que le coup de bluff du nouveau locataire de la Maison Blanche ne soit réel, lui qui envisage le transfert des Palestiniens pour partie dans le Sinaï égyptien et pour partie dans le Royaume hachémite. Voire d’intégrer d’autres contrées dans la ligne de mire…
Jeudi, le Premier ministre israélien a suggéré que les Palestiniens devraient établir leur État en Arabie saoudite plutôt que dans leur propre pays, rejetant toute notion de souveraineté palestinienne. « Les Saoudiens peuvent créer un État palestinien en Arabie saoudite ; ils ont beaucoup de terres là-bas », a-t-il déclaré.
Riyad a fermement condamné dimanche les déclarations de Netanyahu. Plus tôt, le 4 février, D. Trump avait annoncé que Washington « prendrait le contrôle » de Gaza et réinstallerait les Palestiniens ailleurs dans le cadre d’un plan de réaménagement extraordinaire qu’il prétendait pouvoir transformer l’enclave en « Riviera du Moyen-Orient ». La diplomatie saoudienne a souligné que « le peuple palestinien a droit à sa terre et il n’y est ni un intrus ni un immigrant. Il peut être expulsé à tout moment si l’occupation israélienne brutale le souhaite ». « Cette mentalité d’occupation extrémiste ne comprend pas ce que la terre palestinienne signifie pour le peuple frère de Palestine et son lien émotionnel, historique et juridique avec elle, et ne considère pas que le peuple palestinien mérite la vie en premier lieu », a ajouté le communiqué saoudien. En spécifiant que « cette mentalité d’occupation extrémiste a complètement détruit Gaza, tuant et blessant 160 000 Palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, sans le moindre sentiment d’humanité ou de responsabilité morale ».
Le ministère saoudien a indiqué que « les propriétaires de ces idées extrémistes sont ceux qui ont empêché Israël d’accepter la paix, en rejetant la coexistence pacifique, en rejetant les initiatives de paix adoptées par les pays arabes et en pratiquant systématiquement l’injustice envers le peuple palestinien depuis plus de 75 ans ».
La proposition de D. Trump a suscité de vives condamnations de la part des Palestiniens, des pays arabes et de nombreuses autres nations à travers le monde, y compris le Canada, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. La Ligue arabe a dénoncé la récente proposition du Premier ministre israélien qui suggérait que l’Arabie saoudite pourrait établir un État palestinien sur son territoire. Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, a exprimé son indignation face à la logique qui sous-tend la récente proposition de Netanyahu, la qualifiant d’inacceptable et révélatrice d’un décalage total avec la réalité. En se référant au plan suggéré par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors d’une interview télévisée, il a affirmé qu’il ne s’agissait que de « fantasmes ou illusions ».
Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, a appelé samedi à une réunion d’urgence de l‘Organisation de la Coopération Islamique (OCI) à la suite de la proposition du président américain de « prendre le contrôle » de la bande de Gaza, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cet appel a été formulé lors d’un entretien téléphonique avec Mohamed Ali Nafti, ministre tunisien des Affaires étrangères.
A. Araghchi a condamné cette proposition comme faisant partie d’un « complot colonial » visant à « effacer la Palestine ». Et souligné que l’OCI, créée pour soutenir la Palestine et Jérusalem, doit tenir la réunion dans les plus brefs délais pour discuter et prendre des décisions sur la question. Il a exigé une réponse immédiate et coordonnée des nations musulmanes pour contrer ce plan, qu’il a qualifié de menace dangereuse pour l’avenir du peuple palestinien.
M. A. Nafti a réaffirmé de son côté que Gaza et la Cisjordanie sont des parties intégrantes de la Palestine et que toute tentative d’expulser les Palestiniens de ces zones est « inacceptable ».