Le correspondant d’Al-Manar a rapporté que les chasseurs de l’occupation israélienne ont mené plusieurs frappes aériennes ciblant les régions du sud du Liban, de la Bekaa et du Hermel, à la frontière libano-syrienne. Il a affirmé que les raids ont jusqu’à présent fait quatre blessés parmi une famille dans la Bekaa, à l’est du Liban. Il a indiqué que l’aviation israélienne a visé, dimanche, une série de raids sur une zone dégagée située entre les villes d’Azza et de Rumine et bombardé les hauteurs de Jabour, au sud du Liban.
La même source a affirmé qu’un raid israélien a visé la banlieue de Harbata, dans la Bekaa libanaise, et qu’un autre raid a visé la région de Qald al-Sabaa, à la frontière avec la Syrie. Elle a également rapporté qu’un troisième raid israélien a été ciblé dans la Bekaa libanaise, la zone de Zakba, à la périphérie de la banlieue d’Hermel.
De son côté, l’armée d’occupation israélienne a annoncé avoir mené dimanche un raid aérien contre un tunnel à la frontière entre la Syrie et le Liban, utilisé, selon elle, par le Hezbollah pour la contrebande d’armes. Elle a fait état dans un communiqué d’une « frappe précise, basée sur des renseignements, contre un tunnel s’étendant du territoire syrien au territoire libanais et utilisé par le Hezbollah pour faire passer des armes », ajoutant qu’elle avait également frappé « plusieurs autres sites du Hezbollah » au Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre entre Israël et le Liban.
L’armée israélienne a incendié plusieurs maisons et propriétés dans la ville de Kfarkela, dans le sud du Liban, marquant ainsi sa dernière violation de l’accord de cessez-le-feu, ont rapporté les médias locaux, dimanche. L’agence nationale de l’information (ANI) n’a pas précisé si ces attaques israéliennes avaient fait des blessés. Jeudi, les forces israéliennes ont démoli plusieurs maisons dans la même ville.
Tension avec la Syrie
En parallèle, les tensions s’aggravent à la frontière libanaise entre des clans locaux et les nouvelles forces syriennes. Dans la zone frontalière, de nouveaux affrontements ont eu lieu dimanche entre Joussiyé et les jurds du Hermel. Des tirs ont été échangés à la mitraillette, mais plusieurs roquettes et obus ont aussi été tirés depuis la Syrie, plus précisément depuis Matraba et Qousseir, où de nouvelles forces de sécurité syriennes sont postées, rapporte L’Orient-Le Jour. Le point de passage de Qard el-Sabaa, situé dans les jurds du Hermel à la frontière entre le Liban et la Syrie, a également été visé par des grenades en provenance du territoire syrien, selon une source sécuritaire.
Par ailleurs, deux roquettes et un obus ont touché la périphérie de Sahlat el-May, à l’est du caza du Hermel. De plus, l’ANI a rapporté que deux drones armés syriens ont été abattus à Jermech, dans le caza du Hermel.
Après plus de deux heures d’affrontements, un calme fragile s’est réinstallé en début de soirée, suite à l’intervention de l’armée libanaise, qui poursuit son déploiement dans la zone. Sur son compte X, l’armée a également détaillé les mesures qu’elle a dû prendre en réponse aux tirs en provenance de la Syrie ayant atteint le territoire libanais. Ce répit a toutefois été de courte durée: de nouveaux tirs auraient été entendus vers 19h30 dans le nord du Hermel. L’évolution de la situation restait incertaine à ce stade, bien que l’intensité des échanges de tirs ait diminué par rapport aux jours précédents. C’était le quatrième jour consécutif des affrontements à la frontière libano-syrienne, opposant les nouvelles forces de sécurité syriennes à des clans libanais armés. La veille, ces combats ont fait trois morts à Jenta, dans le caza du Hermel. Les « clans » impliqués dans ces incidents transfrontaliers avec les troupes syriennes sont membres des familles Zeaïter, Jaafar, Noun, Jamal et Rachini. Il s’agit de familles chiites libanaises résidentes de longue date de cette région frontalière où la démarcation entre les territoires syriens et libanais demeure floue. Il existe en tout 17 villages ayant la particularité d’être à cheval entre les territoires libanais et syrien. Cette zone enclavée, où la frontière est réputée poreuse, constitue un terrain fertile au développement d’activités de contrebande, auxquelles les nouvelles forces de sécurité syriennes veulent vraisemblablement mettre fin.
Vendredi, le président libanais Joseph Aoun avait contacté le président syrien Ahmad al-Charaa (alias Abou Mohamad al-Joulani) pour s’entendre sur la nécessité d’une coordination sécuritaire conjointe pour contrôler la situation sur le terrain. Les accrochages les plus intenses ont lieu dans la région libanaise de Hermel et celle syrienne de Qousseir dans la province de Homs.
Dans une déclaration commune, les familles et les clans du nord de la Bekaa ont appelé l’Etat libanais à intervenir immédiatement pour les protéger des « attaques syriennes », mettant en garde contre la « négligence officielle » pourrait les pousser à défendre eux-mêmes leurs terres. Le communiqué appelle également les présidents de la République, du Parlement et du gouvernement libanais à prendre des mesures urgentes par la voie diplomatique pour communiquer avec la nouvelle direction syrienne et trouver des solutions pour éviter une nouvelle escalade dans la région.
A la demande du président de la République, le commandement de l’armée libanaise a déclaré dans l’après-midi de samedi qu’elle a riposté aux sources de tirs et bombardé les pièces d’artillerie dans le côté syrien.