Enfin une bonne nouvelle à l’entame de ce vendredi ! La Commission nationale des étudiants en médecine et en pharmacie a signé le procès-verbal de règlement avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, ainsi que le ministère de la Santé et de la Protection sociale, confirmant la « fin de la crise » qui a secoué le secteur pendant de longs mois. Cette décision a été prise après la publication des résultats du vote numérique des étudiants jeudi, avec 57,8% de voix favorables à la suspension de la grève illimitée, pour un taux de participation dépassant les 90%.
Le PV signé avec Azzedine El Medaoui et Amine Tehraoui, nouveaux ministres impliqués dans ce dossier, sous la supervision du Médiateur du Royaume, répondrait à la majorité des demandes des étudiants, qui se disent désormais prêts à reprendre les cours.
En parallèle, force est de souligner que la veille jeudi, les hôpitaux publics et les services de santé, à l’exception des urgences et de la réanimation, ont été paralysés par une grève nationale de deux jours. Autant dire que les foyers de tension qui agitent ce secteur vital sur lequel repose, bien évidemment, l’Etat social, n’ont pas été traités avec la même efficacité. En colère, le personnel de santé prévoit unrassemblement devant le ministère de la Santé et de la Protection sociale, et pourquoi pas une marche vers le Parlement, en signe de protestation contre le peu de cas affiché par les décideurs à l’endroit de leurs revendications légitimes.
C’est la raison pour laquelle la Coordination syndicale nationale du secteur de la santé envisage tout un « programme de lutte intensifié ». Cela va du boycott de la réalisation des programmes de santé, à l’arrêt des unités mobiles et des caravanes médicales, en passant par le gel des interventions chirurgicales non urgentes. La Coordination menace de bloquer les consultations spécialisées et de suspendre la collecte des recettes issues des services rendus, marquant ainsi une pression accrue sur le ministère de la Santé. On reproche à ce dernier de ne pas avoir respecté les engagements pris lors de l’accord du 23 juillet dernier
Mostafa Chanaoui, secrétaire général du Syndicat national de la santé affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), a informé les médias des raisons de cette escalade. « Nous n’avons aucun problème personnel avec le ministre en place. Quel que soit le ministre, notre position dépend de son engagement envers le secteur », a-t-il affirmé depuis le siège du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) à Rabat.
Mohamed Zekri, secrétaire général de la Fédération nationale de la Santé affiliée à l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), a averti, de son côté, que la lutte se poursuivra tant que les revendications ne seront pas satisfaites. Il a averti que « si le gouvernement persiste dans son silence, une escalade des actions de lutte sans précédent est inévitable ».
Zekri a par ailleurs dénoncé les dispositions « choquantes et inacceptables » du projet de loi de finances 2025, qui, selon lui, compromettent l’avenir des professionnels de santé et trahissent les engagements pris, dans le cadre de l’accord de juillet garantissant le statut de fonctionnaire et la centralité des salaires. La Coordination syndicale s’inquiète en outre de l’arrêt inexplicable du processus de mise en œuvre de cet accord, pourtant crucial pour l’amélioration des conditions des ressources humaines. Le communiqué de la Coordination souligne qu’un tel blocage, associé à la récente nomination ministérielle, envoie un signal négatif au secteur.
Le projet de loi de finances 2025, dans sa section sur les charges spéciales du budget général, prévoit que les fonctionnaires, stagiaires et contractuels transférés aux Groupements sanitaires territoriaux (GST) continueront à percevoir leurs salaires du budget général jusqu’à la fin de l’année de leur transfert. À partir du 1er janvier suivant, ces salaires seraient pris en charge par les GST, avec la suppression des postes budgétaires correspondants.
Pour la Coordination syndicale, cette mesure représente une régression inacceptable, en contradiction totale avec les engagements du gouvernement dans l’accord du 23 juillet. En parallèle à cette conférence de presse, des dizaines de professionnels de la Fédération nationale de la santé se sont rassemblés devant le Parlement, exigeant des ajustements au projet de loi de finances pour garantir la mise en œuvre des engagements pris.