A l’issue d’un vote du Parlement mardi 1er octobre, S. Ishiba, 67 ans, est officiellement devenu le nouveau Premier ministre du Japon. Il devrait annoncer dans la foulée la composition de son gouvernement qui devra relever une série de défis économiques, politiques et internationaux. Ce vote au Parlement, où la coalition au pouvoir dispose d’une confortable majorité, n’était plus qu’une formalité après l’élection remportée vendredi par S. Ishiba pour prendre la tête du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice).
En 2012 et en 2017, ce père de deux enfants avait échoué à prendre la tête du parti chaque fois face à son grand rival, Shinzo Abe. Même scénario de défaite lors de sa précédente tentative d’accession au pouvoir en 2020, face à Fumio Kishida. L’ancien ministre de la Défense et de l’Agriculture est plutôt apprécié par l’opinion japonaise mais a toujours souffert d’un manque de popularité auprès des parlementaires.
Parmi une série de défis sur les plans économique et politique ainsi que sur la scène internationale, le nouveau patron de l’Exécutif nippon sera notamment confronté à l’atonie de la consommation des ménages et à la faiblesse de la croissance des salaires, qui constituent un frein à la croissance du pays. S. Ishiba soutient la normalisation monétaire amorcée par la Banque du Japon en 2024, une position qui a fait bondir le yen vendredi et entraîné la chute de la Bourse de Tokyo lundi, où les investisseurs craignent également la perspective de hausses d’impôts sur les sociétés.
La question préoccupante de la chute du taux de natalité au Japon devrait également figurer parmi ses priorités, S. Ishiba souhaitant notamment s’attaquer aux problèmes du nombre d’heures de travail et renforcer les aides aux parents. Il devra également faire face à la défiance des électeurs envers son parti après une série de scandales politico-financiers qui l’ont ébranlé, et ont miné la cote de popularité de S. Kishida.
À l’international, le nouveau dirigeant aura également à gérer les tensions régionales, alors que son prédécesseur s’était engagé à doubler les dépenses de défense et à renforcer les liens avec les USA et d’autres pays ébranlés par la montée en puissance de la Chine mais également le comportement de la Russie et de la Corée du Nord. S. Ishiba, qui s’est rendu à Taïwan en août, se dit favorable à la création d’une alliance militaire dans la région, sur le modèle de l’Otan et de son principe de défense collective.