« Le groupement de forces Nord avec des éléments du FSB continuent de détruire les unités armées ukrainiennes dans les districts de Soudja et de Korénévo, région de Koursk, adjacents à la frontière russo-ukrainienne », est-il indiqué. « Au total, depuis le début des opérations militaires dans le secteur de Koursk, les pertes de l’ennemi se sont élevées à 660 soldats et à 82 véhicules militaires, y compris huit chars, 12 véhicules blindés de transport de troupes, six véhicules de combat d’infanterie, 55 véhicules blindés et un véhicule de dégagement du génie », égraine le ministère.
Sur ce décompte, 400 pertes humaines ont été infligées aux assaillants au cours des 24 dernières heures, est-il précisé dans le communiqué, assurant que « les tentatives des unités de percer profondément le territoire dans la direction de Koursk sont déjouées ». Le ministère a également, tout au long de la journée, diffusé de nouvelles vidéos montrant la destruction de matériel de l’armée ukrainienne. Un autre ministère russe, celui du Développement numérique, des Communications et des Médias, a déclaré sur sa chaîne Telegram avoir déjoué une attaque en déni de service (DDoS) « massive » contre les services régionaux de Koursk.
Sur le plan humanitaire, les évacuations « se poursuivent », a déclaré lors d’une visioconférence avec Vladimir Poutine le gouverneur par intérim de la région, Alexeï Smirnov. Une évacuation des civils qui est une « priorité », a-t-il souligné, mais néanmoins « difficile » en raison des bombardements ukrainiens. Sur Telegram, au gré des alertes aux missiles, le responsable régional a dénombré la destruction d’au moins 15 engins depuis le début de la journée.
Réagissant à l’offensive contre Koursk, les États-Unis soutiennent les actions de « bon sens » menées par l’Ukraine, afin d’arrêter les attaques des forces russes, a déclaré le 7 août lors d’un point presse Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche. « D’une manière générale, comme vous le savez, nous soutenons l’Ukraine dans sa défense contre l’agression russe », a déclaré la porte-parole américaine, invoquant la « démocratie » et la « liberté ». Avant d’ajouter : « Et ils vont prendre des mesures […] des mesures de bon sens pour se protéger de ces attaques. » « Mais en ce qui concerne l’opération spécifique, nous allons les contacter pour voir quel est leur objectif et continuer à rester concentrés. Nous allons continuer à nous assurer qu’ils ont ce dont ils ont besoin pour se défendre contre l’agression russe », a-t-elle conclu, renvoyant les journalistes aux Ukrainiens « pour parler de leurs propres opérations militaires ».
Même son de cloche du côté du département d’État. « Je vais laisser l’Ukraine parler de ses opérations », a botté en touche Matthew Miller, porte-parole de la diplomatie américaine, lors d’un point presse. « Rien dans notre politique n’a changé, et avec les actions qu’ils entreprennent aujourd’hui, ils ne violent pas notre politique », a-t-il déclaré en réponse à une question sur le fait de savoir si l’Ukraine pouvait utiliser des armes fournies par Washington dans cette région russe. Des déclarations des autorités américaines jugées « scandaleuses » par Anatoli Antonov, ambassadeur russe à Washington. « Les actions ukrainiennes constituent un acte terroriste évident », a martelé le diplomate russe auprès des journalistes. « Personne ne cache le fait que les armes américaines sont devenues l’arme utilisée pour tuer les Russes ordinaires », a-t-il poursuivi. Avant d’ajouter : « Les attaques contre des écoles, des hôpitaux, des ambulances et des immeubles résidentiels en Russie ne peuvent être reconnues comme un droit à la légitime défense. » Dans la foulée du lancement de cette attaque ukrainienne, accompagnée par des bombardements sur les zones frontalières, les autorités régionales ont entériné l’évacuation de centaines d’habitants. « Il est évident que les provocations dans la région de Koursk sont directement liées à la situation déplorable des forces armées ukrainiennes sur le front », a encore déclaré Anatoli Antonov. «Les frontières russes sont sacrées » et « aucun terroriste n’échappera aux représailles », a-t-il ajouté.
Du côté de Bruxelles, le ton a peu différé de celui employé à Washington. Peter Stano, porte-parole de la Commission européenne, a déclaré le même jour 7 au média ukrainien Suspilne que l’Ukraine avait « le droit légal de se défendre, y compris en frappant un agresseur sur son territoire ». « L’Union européenne continue de soutenir pleinement l’Ukraine dans son droit légitime à se défendre contre l’agression russe, et à restaurer sa souveraineté ainsi que son intégrité territoriale », a-t-il ajouté.