Comme d’habitude, l’armée israélienne a affirmé que les frappes avaient été menées sur la base d’informations de son Commandement nord et visaient des sites militaires du Hezbollah contenant des armes et des lance-roquettes représentant une menace directe pour le front intérieur d’Israël. Aucun commentaire n’a été fait par le Hezbollah concernant la déclaration israélienne.
Malgré les violations répétées du cessez-le-feu, l’armée israélienne a insisté sur le fait que « Israël reste engagé dans les accords et agira pour empêcher toute tentative de réarmement ou de reconstruction des forces par le Hezbollah ».
Un cessez-le-feu fragile est en place depuis le 27 novembre, mettant fin à des mois de tirs réciproques entre Israël et le Hezbollah qui ont dégénéré en un conflit à grande échelle en septembre dernier. L’accord prévoyait le retrait israélien du sud du Liban d’ici le 26 janvier. Toutefois, après un refus de respecter cet engagement, le délai a été prolongé jusqu’au 18 février. À l’approche de la nouvelle échéance, Israël a annoncé de nouveaux retards, suscitant des inquiétudes croissantes sur le respect des engagements.
Mercredi, l’armée israélienne a indiqué qu’elle « prolongeait la période de mise en œuvre de l’accord », sans fournir de détails supplémentaires sur la durée de ce nouveau report.
Le Liban a rapporté 930 violations israéliennes du cessez-le-feu depuis le 27 novembre, faisant 73 morts et 265 blessés. Les opérations militaires israéliennes au Liban ont tué 4 104 personnes et blessé 16 890, dont des femmes et des enfants, et ont déplacé environ 1,4 million de personnes depuis octobre 2023. Pour la première fois, rappelle-t-on, les services israéliens ont réussi à piéger des centaines d’appareils de communication ( bippers et talkiewalkies ) commandés par le Hezbollah.
Beyrouth inflexible
Nabih Berry, chef du parlement libanais, a fait savoir que le Liban rejetait catégoriquement le maintien des forces israéliennes dans le sud du pays après le 18 février. Il a déclaré à la presse avoir été informé par les États-Unis que Tsahal se maintiendrait dans cinq sites au-delà de cette date butoir. La date butoir approche. « Les Américains m’ont informé que l’occupant israélien se retirera le 18 février des villages qu’il occupe encore, mais restera dans cinq points stratégiques. Je leur ai dit, en mon nom, au nom du président Joseph Aoun et du Premier ministre Nawaf Salam, que nous rejetons cela catégoriquement », a insisté N. Berry, après une rencontre le 13 février avec Lisa Johnson, ambassadeur US au Liban, et le général américain Jasper Jeffers, président du comité de surveillance du cessez-le-feu, qui se trouvait la veille à Tel-Aviv. « J’ai refusé de discuter de toute date limite pour prolonger la période du retrait. C’est la responsabilité des Américains d’imposer cela, sinon ils auront infligé le plus grand revers au gouvernement » libanais, formé le 9 février dernier par Nawaf Salam, Premier ministre, a lancé le chef du mouvement Amal. « Si l’occupant reste, vous verrez ce qui se passera », a-t-il ajouté. Selon lui, le Hezbollah respecte « totalement » les clauses de l’accord et pour le parti il est « inacceptable » que l’armée sioniste « continue d’exercer une liberté de mouvement » au Liban. Le président du Parlement libanais a en outre indiqué que l’armée libanaise se déployait au sud du fleuve Litani, dans le respect des clauses de la trêve.
Des structures militaires semi-permanentes ont été érigées par l’armée israélienne à Labbouné, au sud de Naqoura, à Tallet Ouweida, près de Kfar Kila, à Tallet Ezziyé surplombant Deir Mimas, à Jabal Blatt, près de Marwahine, et à Tallet Hamames, proche de Khiam.