Dans son rapport quotidien sur les progrès de l’opération militaire spéciale, le ministère russe de la Défense a fait état dimanche de la libération de Voltchenka, village situé à 11 kilomètres au nord-ouest de Mariinka, ville forteresse dont l’armée russe avait délogé les forces de Kiev en décembre dernier. Les forces ukrainiennes frappaient, depuis ce village, le district de Petrovsk, a rapporté RIA Novosti. « La prise de Voltchenka permettra d’avancer sur Kourakhovo depuis le nord-est », a ajouté l’agence de presse.
Par ailleurs, dans la journée, « les moyens de défense aérienne ont abattu trois bombes aériennes guidées Hammer de fabrication française, un obus d’un système de lance-roquettes multiples Himars de fabrication américaine et 36 véhicules aériens sans pilote de type avion », a également rapporté le ministère. Celui-ci avait, dans un rapport hebdomadaire publié le 8 novembre, listé six localités dans la RPD et dans la région de Kharkov libérées au cours de la semaine écoulée. Dans ce contexte, Oleksandr Syrsky, commandant en chef des forces armées ukrainiennes, a fait état le 9 novembre de l’aggravation de la situation pour ses troupes. Selon ce haut gradé, l’armée russe « continue de mener des actions offensives et concentre ses principaux efforts dans les directions de Pokrovsk et de Kourakhovo ». Une localité qui, selon le média russe Rybar, est « la prochaine cible » de l’armée russe. Cette ville est située à quelques kilomètres de Voltchenka. Peuplée de 21 000 habitants avant le conflit, près de 3 000 personnes y vivraient toujours selon des sources ukrainiennes. Quant à Pokrovsk, située bien plus au nord, et qui abrite notamment la dernière mine de coke sous contrôle ukrainien, celle-ci est considérée par Kiev comme stratégique.
Le maire de Moscou a annoncé dans la matinée de dimanche la destruction de plusieurs dizaines de drones volant vers la capitale russe. Une femme, blessée par la chute de débris dans le sud de la région de Moscou, a été hospitalisée. Par ailleurs, deux maisons du village ont pris feu après la chute de drones. Stanovoïe est une localité située à cinq kilomètres au sud de l’aéroport de Joukovski. Celui-ci, ainsi que l’aéroport de Domodedovo, se sont vus appliqués des «restrictions temporaires» sur les vols au départ et à l’arrivée, a annoncé le porte-parole de l’Agence fédérale du transport aérien (Rosaviation), Artiom Korenyako. Les attaques ukrainiennes, à l’aide de drones, contre les territoires russes sont quotidiennes. La ville de Moscou a déjà été ciblée, notamment à l’été 2023 où plusieurs engins sans pilotes avaient frappé des tours de bureaux.
Les vols depuis et vers les aéroports de Domodedovo et Joukovski ont été suspendus.
En l’espace d’une heure et demie, Sergueï Sobianine, maire de Moscou, a posté une série de messages sur sa chaîne Telegram rapportant la destruction par la défense antiaérienne de drones survolant la région de Moscou. Selon ces messages, les premiers aéronefs ont été abattus dans le district de Ramensky situé au sud-est de la capitale russe, puis dans ceux de Domodedovo et de Kolomna, également dans le sud-est de la région. Environ deux heures après le dernier message de S. Sobianine, la Défense russe a annoncé sur sa chaîne Telegram avoir intercepté « entre 7h et 10h » 70 drones ukrainiens, dont « 34 au-dessus du territoire de la région de Moscou ».
Kiev en demande trop ?!
Le Wall Street Journal a rapporté dans sa livraison de samedi que Washington, qui s’empresse d’envoyer de l’aide militaire à l’Ukraine avant l’entrée en fonction de Donald Trump, se heurterait à des « obstacles logistiques ». Selon des sources du quotidien, le Pentagone a refusé de donner la priorité à Kiev, au détriment d’autres clients, pour ses missiles ATACMS. Les efforts de l’administration Biden pour envoyer de l’aide militaire à l’Ukraine avant l’investiture de D. Trump en janvier se heurtent « à d’importants obstacles logistiques » et font craindre que les livraisons « n’épuisent les stocks » de l’armée américaine, a rapporté le journal qui cite des responsables américains. Plusieurs milliards de dollars devant permettre au Pentagone de transférer des armes et des munitions à l’Ukraine n’ont pas été dépensés, a notamment souligné le WSJ. Un haut responsable de l’administration américaine a déclaré au quotidien que le Pentagone allait envoyer à l’Ukraine plus de 500 intercepteurs pour les systèmes antimissiles Patriot et NASAMS. Des armes qui devraient « arriver dans les semaines à venir », a rapporté le média. Celui-ci souligne également que le Pentagone disposerait de « stocks limités » de « munitions lancées depuis l’air » pouvant équiper les F-16 fraîchement transférés aux forces de Kiev. En outre, selon deux responsables cités par le WSJ, Volodymyr Zelensky se serait vu refuser la livraison prioritaire de missiles semi-balistiques ATACMS, au détriment d’autres clients. Lloyd Austin, chef du Pentagone, a déclaré à l’homme politique ukrainien que cela serait « beaucoup demander ».
Selon l’une des sources, l’administration Biden aurait demandé aux alliés des États-Unis d’envoyer à l’Ukraine des missiles provenant de leurs arsenaux. Depuis plusieurs mois, Kiev réclame avec insistance à Washington un feu vert pour pouvoir tirer ces missiles longue portée dans la profondeur du territoire russe. De son côté, la Russie a prévenu qu’une telle autorisation directe serait considérée comme « une implication directe » des pays de l’OTAN dans le conflit en Ukraine. Mi-septembre, le président russe Vladimir Poutine a averti que cela « changerait considérablement l’essence et la nature même du conflit ». « Cela signifiera que les pays de l’OTAN, les États-Unis et les pays européens, sont en guerre contre la Russie », a-t-il précisé. Cette dernière sera alors contrainte de prendre des « décisions appropriées », toujours selon le maitre du Kremlin.