Des responsables israéliens ont ces dernières heures fait état de progrès que les négociations pour un échange des détenus. Selon un communiqué de la diplomatie qatarie, l’envoyé spécial pour le Proche-Orient du président américain élu Steve Witkoff s’est entretenu à Doha avec le Premier ministre du Qatar des efforts de médiation en vue d’une trêve dans la bande de Gaza. Le Financial Times a rapporté que l’envoyé de D. Trump au Moyen-Orient est arrivé à Doha dans une dernière tentative des États-Unis pour parvenir à un cessez-le-feu, mettre fin à l’agression contre Gaza et obtenir la libération des captifs à Gaza avant l’investiture du président élu. Le journal américain a indiqué que « Steve Witkoff, magnat de l’immobilier et ami proche du président américain élu, s’est entretenu vendredi avec de hauts responsables qataris et était en contact avec des membres de l’administration Joe Biden et des responsables israéliens ». et d’ajouter que « les médiateurs estiment être proches de parvenir à un accord, malgré les divergences entre les parties en conflit sur des questions importantes », selon le journal.Brett McGurk, conseiller de Biden pour le Moyen-Orient, est également à Doha.
Malgré l’optimisme initial, plusieurs points de discorde subsistent. Parmi eux figure le différend sur l’identité et le statut des prisonniers qui seront libérés lors de la première phase du projet de cessez-le-feu en plusieurs étapes, en particulier les femmes, les blessés et les personnes âgées. « La question des prisonniers vivants est cruciale, et c’est elle qui fera la différence entre l’accord et la décision finale », a déclaré une autre source proche des négociations. Ajoutant « qu’Israël veut s’assurer qu’il ne se contentera pas de récupérer les corps ». D’autres obstacles, selon le Financial Times, portent sur les désaccords concernant le redéploiement des forces israéliennes à l’intérieur de Gaza au cours de la première phase.
La presse israélienne a rapporté un « évènement particulièrement difficile » dans l’enclave palestinienne en évoquant la mort de deux soldats, outre les blessures graves de deux autres. Au moins 7 militaires de l’occupation israélienne ont été tués samedi dans les combats dans la bande de Gaza alors que les massacres israéliens ont fait ce samedi plus de 23 martyrs palestiniens. Les médias israéliens ont fait état de 4 incidents gravissimes dans la bande de Gaza, dont 2 à Beit Hanoun, un à Jabalia et un à Rafah. Il est question que 33 militaires, dont 11 grièvement. 4 militaires tués appartiennent à la brigade Nahal, 2 au bataillon Netzah Yehuda de la brigade Kfir et le 7eme à la brigade Givati, rapportent des médias.
Ces 7 militaires tués s’ajoutent aux six autres qui ont péri pendant cette semaine. Mercredi, trois soldats ont été tués à Beit Hanoun dans le nord, dans l’explosion d’un engin de grande taille contre un char. Trois autres soldats avaient été tués et plusieurs autres blessés dans des combats distincts survenus au cours des deux jours précédents.
Les brigades Nasser Salaheddine (FDLP) et du Martyr Abou Ali Moustafa (FPLP) ont revendiqué des tirs de roquettes sur un site de commandement de l’armée d’occupation sur l’axe Netzarim.
L’armée d’occupation a indiqué avoir intercepté samedi matin une roquette a été tirée depuis le sud de la bande de Gaza en direction de la zone de Kerem Shalom.
Des officiers israéliens ont assuré au quotidien Maariv qu’ils soupçonnent le Hamas d’utiliser les bombes israéliennes qui n’ont pas explosé pour confectionner en partie des engins piégés. Un fait qui avait été révélé par les Brigades al-Qassam dans certaines de leurs revendications. Sur les 30 milles bombes larguées sur la bande de Gaza, au moins 10% n’ont pas explosé, estiment ces officiers.
Les massacres israéliens dans la bande de Gaza se poursuivent. 23 martyrs ont été recensés depuis l’aube de samedi, dont 17 dans le nord de la bande de Gaza. Un raid sur l’école Halawa hébergeant des déplacés à Jabalia al-Balad, au nord, a fait 8 martyrs dont 2 enfants et 30 blessés dont 17 enfants selon la défense civile. Un drone armé a bombardé un groupe de Palestiniens dans la rue al-Nafaq à Gaza tuant 4 personnes. Les bombardements ont visé le camp de Shouja’iya, à l’est de Gaza city, le camp d’al-Boureij, au centre de l’enclave… Parmi les martyrs, le journaliste Saed Nabhane, réduit au silence par un sniper israélien pendant qu’il couvrait le bombardement israélien sur le camp de Nusseirat vendredi. Le ministère de la Santé de Gaza a rendu compte de 5 massacres durant les 48 dernières heures qui ont causé le martyre de 32 Palestiniens et blessé 193 autres sans compter les 23 de samedi. Le récent bilan des victimes depuis le 7 octobre 2023 s’élève désormais à 46.537 martyrs et 109.571 blessés.
Bilan sous-estimé :
Le bilan officiel palestinien des morts directes causées par l’offensive israélienne contre Gaza est probablement sous-estimé de 41 % sur les neuf premiers mois de la guerre, selon une nouvelle étude universitaire publiée dans The Lancet. L’analyse statistique menée par des universitaires de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, de l’université de Yale et d’autres institutions, a utilisé une méthode statistique appelée « analyse de capture-recapture ».
Les chercheurs ont évalué le nombre de victimes de l’assaut israélien sur l’enclave palestinienne entre octobre 2023 et fin juin 2024 à 64 260, soit le nombre de décès dus à des lésions traumatiques. Ce chiffre est supérieur de 41 % à celui du ministère palestinien de la Santé de Gaza, l’étude expliquant que la capacité à tenir des registres électroniques des décès s’est détériorée à mesure que la campagne militaire israélienne se poursuivait.
L’étude, évaluée par des pairs, précise aussi que 59,1 % des personnes tuées étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées de plus de 65 ans.