#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

La résistance irakienne cible le champ al-Omar, à Deir Ez-Zor : Des pertes parmi les FDS, alliés des USA

Une attaque a ciblé, lundi 5 février, une des bases US en Syrie. Dans un communiqué, les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par Washington dans leur rébellion contre Damas, ont rendu compte d’une attaque à l’aube, sur l’Académie de formation située dans le champ pétrolier al-Omar à l’est de la province de Deir Ez-Zor, au cours de laquelle 6 miliciens kurdes ont été tués. Samedi dernier, la même région avait été ciblée par des missiles.
La résistance irakienne cible le champ al-Omar, à Deir Ez-Zor : Des pertes parmi les FDS, alliés des USA

L’attaque a été réalisée via un drone suicide qui aurait été lancé depuis une zone syrienne contrôlée par l’armée syrienne régulière. « Nous avons le droit de riposte militaire propice à l’origine de l’attaque », a assuré le texte.

Cette annonce est intervenue quelques heures après que le groupe de la Résistance islamique en Irak a revendiqué une attaque au drone contre une base américaine située dans ce champ pétrolier. Une attaque qui s’inscrit « dans la continuité de notre politique de résister à l’occupation américaine et en soutien à notre peuple à Gaza », selon son communiqué.

Les attaques contre la milice kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont connu une importante recrudescence depuis un mois, dans le nord-est syrien qu’elle occupe avec le soutien des forces américaines lesquelles détiennent une douzaine de bases militaires sous prétexte de combattre Daech. Depuis le 22 janvier, 3 attaques ont été signalées par les correspondants sur place.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, ONG dirigée depuis le Royaume-Uni et financée par des puissances occidentales, l’attaque a visé une section où sont stationnées des forces spéciales des FDS sur cette base située sur un important champ pétrolier. Elle a aussi fait état d’une vingtaine de blessés.

En principe, les sites kurdes sont spécifiquement visés par les forces turques ou les milices syriennes qu’elles financent et entrainent dans cette région syrienne qui échappe au contrôle des forces régulières de Damas.

Un communiqué des FDS a fait état d’un pilonnage aux armes lourdes, le 3 février, sur « un attroupement de soldats de l’occupation sur la scène de la résistance sur la colline Ortê » et qui aurait causé la mort de deux d’entre eux. Les soldats de l’occupation désignent les soldats turcs.

Le 30 janvier, des accrochages violents avaient éclaté entre les miliciens des FDS et ceux de l’Armée Nationale, milice syrienne financée par la Turquie après une tentative d’infiltration des FDS sur les deux axes des deux villages Jalbal et Kimar dans la province nord d’Alep. Des échanges de tirs d’artillerie ont également été signalés par les correspondants des médias sur place.

Les FDS paient le prix de leur alignement

Le 22 janvier, 4 chefs de milices des FDS ont péri dans une explosion d’origine inconnue sur leur site militaire dans le quartier al-Tarkibate, dans le gouvernorat de Raqqa. Des correspondants locaux ont indiqué que le site visé était un dépôt d’armes et de munitions des FDS et la détonation de l’explosion a été entendue à une centaine de mètres du barrage de l’Euphrate, d’où s’est dégagée une colonne de fumée concentrée. Ils ont prévenu que le chiffre des tués pourrait être bien plus important vu l’importance de l’explosion dans un endroit étroit, en présence d’un grand nombre d’éléments. Des sources proches des FDS avaient alors refusé de commenter l’incident et ses causes, « excluant toutefois qu’il s’agisse d’un acte terroriste » ou qu’il ait été « visé par un drone turc ».

A noter que l’armée turque dont des forces occupent avec l’aide de milices syriennes locales, de grandes superficies dans le nord syrien, ont réalisé plusieurs raids aériens contre des installations des services publics, des puits de pétrole et des stations électriques dans les zones contrôlées par les milices kurdes. Leur causant des dommages importants. Pendant le mois de janvier dernier, le bombardement turc a causé la destruction partielle de l’usine de gaz suédoise et a mis hors service des stations électriques et 31 stations hydrauliques.

Samedi dernier, deux attaques aux missiles avaient visé, dans la journée, la base militaire US dans le champ gazier de Koniko, dans la campagne de Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie, pour la deuxième fois. Une opération qui intervient après que les États-Unis d’Amérique ont lancé une agression, vendredi et samedi à minuit, contre la Syrie et l’Irak. Le commandement central américain a annoncé avoir « ciblé des sites appartenant aux Gardiens de la révolution iranienne et à leurs alliés » dans les deux pays, notant qu’il a « frappé plus de 85 cibles, en utilisant de nombreux avions, dont des bombardiers à long rayon d’action lancés depuis les États-Unis ».

Des sources locales ont révélé que la plupart des sites ciblés par les forces américaines dans les villes frontalières d’Irak et de Syrie avaient été complètement évacués avant le lancement de l’agression.

« Cibler le Hachd al-Chaabi, c’est jouer avec le feu », a prévenu Faleh al-Fayyad, chef du Hachd al-Chaabi, durant les funérailles de combattants tués l’avant-veille dans des frappes américaines. « Nous exhortons le Premier ministre à faire tout ce qui est en son pouvoir pour défendre la souveraineté et la dignité de l’Irak. Cela ne se fera pas sans le départ de ces forces du territoire irakien, sans purifier le territoire irakien de toute présence étrangère », a-t-il asséné, en allusion à la coalition internationale antijihadiste menée par Washington. Quelque 2 500 soldats américains sont déployés en Irak et 900 illégalement en Syrie voisine dans le cadre de la coalition créée en 2014 pour combattre le groupe jihadiste État islamique (EI). Le 2 février, les États-Unis ont mené des frappes en Syrie et en Irak contre des cibles des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-Iran, en représailles à une attaque le 28 janvier qui a tué trois soldats américains en Jordanie, près des frontières irakienne et syrienne. «Ils ont ciblé des locaux administratifs, un hôpital (du Hachd), ils ont visé des forces chargées de protéger les frontières», a lancé F. al-Fayyad. Les bombardements en Irak, dans des zones à la frontière avec la Syrie, ont tué 16 combattants du Hachd al-Chaabi, coalition d’anciens paramilitaires enrôlés dans les forces irakiennes, selon le groupe.

Dans un contexte de fortes tensions régionales attisées par la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a déjà initié avec Washington des discussions sur l’avenir de la coalition en vue d’obtenir un calendrier qui permettrait un retrait progressif. Si Daech a été mis en déroute, la coalition assure que ses conseillers militaires en Irak seront là uniquement pour fournir formations et conseils aux forces irakiennes afin d’empêcher une résurgence de l’EI. Depuis la mi-octobre, plus de 165 frappes de drones et tirs de roquettes ont visé des positions américaines en Irak et en Syrie. La plupart ont été revendiquées par une nébuleuse de groupes armés pro-Iran appelée la « Résistance islamique en Irak ».

Menaces US

Les opérations américaines en Syrie et en Irak ne sont pas terminées, a déclaré Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale, après plusieurs frappes américaines contre les territoires syrien et irakien.

Ces frappes en Syrie et en Irak ont « des effets bénéfiques » car elles dégradent les capacités des groupes ayant attaqué les États-Unis, a déclaré dimanche 4 février J. Sullivan, à la chaîne de télévision NBC. « Cela a commencé par des frappes de vendredi, mais ce n’est pas la fin. Nous avons l’intention de mener des frappes et des actions supplémentaires pour continuer à envoyer le message clair selon lequel les États-Unis réagiront lorsque nos forces seront attaquées », a-t-il expliqué.

Interrogé sur la capacité des bombardements à atteindre leur cible, le responsable a déclaré que les forces US étaient toujours en train d’évaluer le nombre de victimes parmi les milices visées, lesquelles sont soupçonnées par Washington d’entretenir des liens avec Téhéran.

Le 3 février, Washington avait frappé plus de 85 cibles dans les régions frontalières de la Syrie et de l’Irak, répondant à une attaque de drones ayant tué trois personnes sur un avant-poste américain en Jordanie.

Une escalade dénoncée par Moscou, qui a accusé le Pentagone de multiplier les foyers de tension au Moyen-Orient.

Selon le commandement de l’armée irakienne a déclaré que les attaques de Washington violaient la souveraineté de l’Iran et sapaient les efforts du gouvernement irakien qui œuvre pour stabiliser la situation dans le pays.

Recommandé pour vous