Ces groupes ont repris les armes contre les autorités maliennes de transition depuis le 12 septembre dernier, accusant Bamako d’avoir violé l’accord de paix. La colonne de l’armée malienne est partie de Gao dans la direction d’Anefis, qui est aussi celle de Kidal.
De source sécuritaire et civile malienne, cette colonne est composée de plus d’une centaine de véhicules. L’imposant convoi a marqué un arrêt au niveau de Tin Aouker, à quelques dizaines de kilomètres au nord de Gao. Une localité dans laquelle les groupes armés du CSP avaient accusé l’armée malienne et ses supplétifs russes du groupe Wagner d’avoir « terrorisé » les populations civiles, mardi dernier.
L’état-major des armées du Mali n’avait pas réagi à ces accusations, pas plus qu’elle n’a donné de précisions sur ce mouvement de troupes qui suscite déjà de nombreux commentaires. Beaucoup y voient l’annonce de « la » ou « des » batailles à venir autour du fief des groupes rebelles : Kidal. Que les colonels qui ont pris le pouvoir à Bamako il y a un peu plus de trois ans apparaissent désormais déterminés à reconquérir par les armes.
Le CSP, n’a toujours communiqué aucun bilan de l’attaque contre le camp militaire de Bamba, dans la région de Gao. Le silence radio est aussi observé du côté des Fama.
Vendredi soir, c’était le camp de Dioura, région de Mopti, qui avait été la cible du CSP. Là encore, aucun bilan côté armée malienne. Le CSP affirme en revanche y avoir fait 81 morts, 5 prisonniers, et récupéré une importante quantité de matériel. Le CSP reconnaît la perte de 5 de ses combattants. Les photos et vidéos transmises par le CSP des attaques de Bamba et de Dioura montrent en tout cas que les combattants du CSP se sont à chaque fois et sans équivoque rendu maîtres des lieux.
En dépit des appels à faire taire les armes, lancés par la quasi-totalité des partis politiques maliens ces derniers jours et à la sauvegarde de l’accord de paix de 2015, les autorités de transition et les groupes armés signataires du Nord sont engagés dans une spirale de violence qui ne semble pas près de s’arrêter.
Une situation mise à profit pas les groupes jihadistes du Jnim, lié à al-Qaïda, et de l’État islamique, qui ont eux-mêmes revendiqué récemment des attaques particulièrement sanglantes et annoncé une série de blocus sur des axes routiers du nord du Mali.