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Hydrocarbures au large du Liban : Le Hezbollah dénonce Américains et Israéliens

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L’arrivée de la plateforme de la compagnie grecque chargée par l’entité sioniste de forer le gaz dans une zone contestée par le Liban, a poussé le Hezbollah à réagir. Il a accusé les Etats-Unis d’être la cause principale qui empêche le Liban d’exploiter ses ressources pétrolières et gazières.

« Ceux qui empêchent les Libanais de parvenir à leur ressources pétrolières et gazières sont les Etats-Unis à travers leurs stratagèmes, leurs menaces et leurs atermoiements », a déclaré Hachem Safieddine, chef du Bureau exécutif du Hezbollah dimanche 5 juin, lors d’une cérémonie de condoléances dans la localité d’Ansariyeh au sud du Liban. Aux yeux de ce cadre de la résistance libanaise, « les ingérences des Américains sont la cause principale qui empêchent le Liban de sortir de sa crise et ce de concert avec certains libanais imbéciles, stupides et collaborateurs ».

Le gouvernement libanais a chargé en 2018 un consortium formé de trois compagnies, le français Total, l’italien Eni et le russe Novatek d’explorer les hydrocarbures dans son large. Et plus précisément dans le bloc N9, frontalier avec la Palestine occupée. Mais il n’a rien réalisé depuis, réclamant sans cesse des reports et assurant faire l’objet de pressions internes et externes. Cette réalité n’a pas empêché les Israéliens d’entamer l’exploration d’un gisement se trouvant dans une zone contestée par le Liban. Dimanche, la plateforme FPSO, unité flottante de production, de stockage et de déchargement, de la société Energean Power, a jeté l’ancre dans le champ gazier de Karish. Ce gisement se trouve dans le cadre de la ligne 29 de démarcation frontalière maritime avec la Palestine occupée revendiquée par le Liban et fait l’objet de tractations avec les Israéliens sous la médiation de l’Onu et des Etats-Unis depuis 2021.
Michel Aoun, chef de l’Etat libanais, a réagi à cette démarche en la qualifiant « d’acte hostile », d’autant que « les négociations pour délimiter les frontières maritimes du sud sont toujours en cours ». Mais les experts dans cette affaire lui reprochent de ne pas avoir signé l’amendement d’une loi pour certifier que la ligne 29, plus au nord, proposée par une étude de l’armée libanaise est la ligne de démarcation revendiquée par le Liban. Il s’est contenté du décret 4633 de la ligne 23 décidé en 2009.

 « L’Etat libanais doit mettre au clair d’une manière officielle sa conviction sur la démarcation des frontières avec la Palestine occupée pour déterminer les zones contestées, afin que les Libanais se rassemblent par leur résistance, leur armée, leur peuple et leur volonté pour arracher leurs droits de la mer et ses profondeurs, que les Etats-Unis le veuillent ou pas », a notifié le responsable du Hezbollah. Pour H. Safieddine, « le Liban possède les capacités pour exploiter son gaz et son pétrole et être indépendant de tous les moyens de pression qui font peur à certains libanais ».

Plus, il a fait valoir que « l’unité des Libanais est capable de résoudre les crises et les dilemmes politiques et économiques dont souffrent les Libanais », soulignant que « le choix de la résistance est l’option forte et efficace, à travers laquelle le Liban peut préserver ses richesses et préserver nos victoires. » Selon lui, l’embargo et les sanctions ne sont qu’un nouvel épisode dans la campagne contre la résistance, laquelle se poursuit depuis les années 80 et qui s’est toujours soldée par un échec. « Lorsque nous voulons faire face à des crises majeures telles que celles du pétrole et du gaz, nous devons nous lever et nous réunir pour résoudre tous les problèmes, et c’est ce que nous demandons toujours », a-t-il conclu.

Mohamad Raad, chef du groupe parlementaire du Hezbollah, avait lui aussi évoqué dimanche la question du blocage de l’exploration des hydrocarbures au Liban. Il a proposé de se mettre d’accord sur une compagnie « que nous choisissons de notre plein gré pour lui confier cette exploration dans nos eaux territoriales, à l’heure que nous voulons et pendant la durée que nous voulons » assurant qu’elle sera aussi protégée si elle appréhende l’ennemi israélien.

A Tel-Aviv, les médias israéliens ont rapporté lundi que l’armée d’occupation israélienne appréhende que le Hezbollah ne bombarde la nouvelle plateforme de forage, installée dimanche par la société d’exploration Energean Power, dans le gisement gazier de Karish, zone contestée par le Liban et faisant l’objet de négociations avec le gouvernement libanais.

Selon la chaîne de télévision KAN, l’armée d’occupation se prépare à la possibilité que « la plateforme gazière établie à 80 kilomètres au nord-ouest de Haïfa fasse l’objet d’une « attaque du Hezbollah », à la lumière des avertissements libanais et des réactions officielles qu’il s’agit d’une « action israélienne hostile dans les eaux contestées », d’après les déclarations du président libanais exprimées dimanche. La chaîne ajoute que « les services de sécurité de l’occupation ont organisé une session pour évaluer la situation après que la plateforme Energean a quitté le port de Singapour », en direction de la Palestine occupée en mai dernier. Elle a rendu compte d’accords signés entre Israël et la société Energean et qui stipulent que la sécurisation de la plate-forme relève de la responsabilité de la société, tandis que la responsabilité de la « sécurité de la zone aquatique » incombe à l’armée d’occupation.

KAN a ajouté que la marine de l’armée d’occupation israélienne se préparait à sécuriser la zone au moyen de pièces maritimes de guerre et de sous-marins. Elle a souligné que l’occupation « travaillait pour transférer le système Iron Dome dans sa version navale à la région. »

Selon la radio publique israélienne c’est « la marine israélienne qui gardera la plateforme, et qui a sécurisé son parcours depuis sa sortie du canal de Suez, en provenance de Singapour ».

La semaine dernière, la commission des Affaires économiques de la Knesset israélienne a approuvé une ordonnance interdisant la navigation maritime à moins de 1 500 mètres de la nouvelle plate-forme gazière. La société grecque qui a installé la plateforme hier a annoncé qu’elle commencerait à extraire du gaz dans les prochains 3 mois, selon le quotidien israélien Haaretz.

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