En phase avec la note d’orientation en la matière, portée sur quatre priorités clés relatives au renforcement des réformes fondamentales, l’ONG insiste en premier lieu sur l’importance de considérer les diverses inégalités, lors de la collecte et de la gestion des données liées à l’accès des femmes et des filles à plusieurs secteurs ou services. Il s’agit notamment de « l’éducation, la santé, le travail, la propriété, la protection sociale, la participation à l’élaboration des politiques publiques », mais aussi leur présence dans les postes responsabilités.
A ce titre, l’ADFM a levé plusieurs recommandations à l’attention du gouvernement et des parties prenantes du débat sur le PLF 2025, notamment le « renforcement des réformes fiscales » pour un transfert des impôts sur la fortune « en faveur de la généralisation du système de protection sociale à toutes les femmes », surtout parmi celles en situation de vulnérabilité et de pauvreté, ou encore celles en sous-emploi. Par ailleurs, l’ONG prône « la valorisation financière des retombées économiques qu’apporte le travail de soin », effectué principalement par les femmes et les filles mais encore sous-évalué, malgré sa portée.
Elle propose également « une classification pour les allocations financières / dépenses prévues et dirigées » directement à « répondre aux intérêts stratégiques des femmes/filles ». Pour ce faire, il s’agit de « changer les lois discriminatoires, élaborer une politique nationale d’égalité et une stratégie de lutte contre les violences et les discriminations », mais aussi de « répondre aux besoins immédiats ». Ces derniers concernent « les programmes d’alphabétisation juridique » à travers les « institutions d’assistance sociale, centres d’accompagnement et de formation multidisciplinaires, structures d’hébergement, d’écoute et d’orientation juridique pour les victimes de violences, programmes de formation, de sensibilisation et d’éveil ». Parmi ces priorités, elle cite également « la promotion de la justice sociale pour les femmes cheffes de famille ou soutiens à leurs ménages », ainsi que les « travailleuses sociales ou de soins auprès des soignantes de personnes handicapées, les femmes âgées, celles sans couverture sociale », ou encore les ouvrières agricoles et celles de textile.
Indirectement ou conjointement à ces actions, l’ADFM préconise d’allouer les moyens à même d’assurer « un environnement sain, propice au travail décent, dans le respect des conditions de sécurité pour le travail productif ». Elle recommande aussi « d’évaluer les investissements et les projets visant à améliorer l’économie, en donnant la priorité aux chantiers visant à éliminer le chômage et la vulnérabilité chez les femmes », de plus en plus impactées par le phénomène.
L’ADFM recommande aussi une évaluation périodique et intégrées au rapport budgétaire sur la mise en œuvre transversale de l’égalité par secteurs, « afin de déterminer les résultats obtenus en matière d’élimination des disparités fondées sur le genre et clarifier les déphasages avec les indices de référence, avec une analyse des défis et des moyens de les relever ».
L’ADFM s’est régulièrement saisie du débat sur la loi des finances. A l’issue de l’adoption du texte, notamment en 2022, l’ONG s’est interrogée sur l’absence d’un budget alloué pour l’activation des principes de l’égalité hommes-femmes. Selon elle, le texte a été dépourvu d’une approche intégrée pour faire avancer les droits humains des femmes. A ce titre, l’association a relevé l’absence d’« indicateurs et de mécanismes clairs pour améliorer l’accès des femmes à un travail décent et offrir des possibilités de développement professionnel ».