A Rabat, à midi tapante, l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Fédération démocratique du travail (FDT), signataires de l’accord du 14 janvier 2023 ayant servi de base à la préparation du statut unifié des fonctionnaires du MEN, décrié par la famille des enseignants, s’étaient réunies avec le chef de l’Exécutif. Les syndicalistes qui n’ont pas jugé bon d’exiger la présence des coordinations autour de la table, un facteur qui peut alimenter les surenchères, étaient armés pour l’occasion. Car en gros, les discussions devaient se focaliser sur les propositions émises lors de la réunion précédente du 3 novembre avec Youness Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences.
Au cours de ladite rencontre, les syndicats avaient fortement insisté sur plusieurs revendications en tête desquelles figure, bien sûr, l’élaboration du statut unifié pour les enseignants et l’amélioration de leur rémunération. Mais aussi la révision des heures de travail, la clarification des missions assignées aux enseignants et la réforme des sanctions disciplinaires. Sur ce dernier point litigieux, les syndicats restent vent debout contre la pratique des ponctions sur les salaires des grévistes.
Un pas significatif a été franchi dans les négociations entre les syndicats de l’enseignement et le gouvernement. À l’issue de leur réunion, les deux parties ont convenu de geler l’application du statut unifié, ouvrant la voie à la poursuite du dialogue sur ses différents articles. Ce dialogue reprendra dès jeudi prochain, sous l’égide d’une commission ministérielle ad hoc désignée à cette fin.
Tout cela s’est fait en l’absence des coordinations qui ont pignon sur rue et qui doutent de la crédibilité du gouvernement dans ces négociations. Le climat de méfiance est loin d’être dissipé avec le choix catégorique du chef du gouvernement d’écarter ces représentants du dialogue… Cela sans évoquer le sort réservé aux accords passés, comme ceux du 18 janvier 2022 et du 14 janvier 2023, jamais respectés.
Pour l’heure, les représentants des syndicats de l’enseignement se sont félicités de « l’interaction positive » du gouvernement avec les revendications présentées pour améliorer les conditions des enseignants. Face aux médias, ils ont assuré que les revendications portant notamment sur le gel du nouveau statut des fonctionnaires de l’Education nationale et l’amélioration des revenus des fonctionnaires du secteur, ont été acceptées par le gouvernement.
Youness Firachine, secrétaire général du Syndicat national de l’éducation (CDT), a relevé que la réunion s’est déroulée dans un climat positif, notant que le gel du statut des fonctionnaires de l’éducation nationale permettra de discuter de l’ensemble des dispositions de ce texte pour l’amender de sorte à répondre aux revendications des enseignantes et enseignants, dont celle liée à l’augmentation des salaires. C’est une démarche positive vers une solution définitive de ce dossier, a-t-il dit, tout en incitant les acteurs du secteur à conjuguer les efforts en vue de hisser l’école publique au rang escompté, dans le respect des intérêts de l’enseignant et de l’élève.