Vingt personnes ont été tuées mardi, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme, portant à 90 le nombre de morts dans ces combats entre alliés. Le théâtre des opérations est situé autour de la localité de Zeiban, sur la rive gauche de l’Euphrate, fief du chef tribal Ibrahim al-Hafl, considéré par les FDS comme l’instigateur de la rébellion arabe. Et ils sont très intenses. Des officiers et des diplomates américains ont parrainé une réunion entre des représentants des belligérants pour tenter de faire cesser les affrontements entre leurs alliés. La médiation a échoué.
La chaîne libanaise al-Mayadeen indique que les FDS ont violemment bombardé Zeibane à l’aide de drones armés et d’obus de mortier, soutenus en cela par les Américains qui ont illuminé la scène. Même si elles disposent d’une puissance de feu supérieure à celle des combattants tribaux, les kurdes avancent lentement. Les tribus arabes, qui ont décrété une mobilisation générale, opposent une forte résistance.
L’OSDH et des sources proches de Damas affirment que les FDS ont repris certaines localités après avoir acheminé d’importants renforts des autres provinces sous leur contrôle. Mais une bonne partie de l’est de la province orientale de Deir Ez-Zor leur échappe encore. Devant la violence des combats, les habitants de plusieurs localités ont traversé vers la rive droite de l’Euphrate pour trouver refuge dans les zones contrôlées par le gouvernement syrien.
Depuis plus d’une semaine, FDS et tribus arabes sunnites s’affrontent après l’arrestation d’Ahmad al-Khabil, chef du Conseil militaire de Deir Ez-Zor, groupe local arabe armé affilié aux FDS. Il est accusé de malversations, trafic de drogue et collusion avec le régime.
A signaler qu’à côté de ces opérations, l’armée syrienne, épaulée en cela par l’aviation russe, ont mené des attaques aussi vastes que répétées contre des groupements terroristes dans la région d’Idlib. L’intensité du feu laisse augurer que les djihadistes ont perdu beaucoup de combattants dans ce déluge de feu. Il faut dire que les positions de l’armée syrienne ont été ciblées à plusieurs reprises par les takfiristes de plusieurs obédiences au cours de ces derniers temps. Si elle a réussi à repousser plusieurs assauts, il y a lieu de relever que le pilonnage de mardi a été des plus singuliers dans la vaste région d’Idlib sillonnée par Hayat Tahrir Al-Sham (HTC et ex-filiale locale d’al-Qaida), mais aussi par d’autres groupuscules djihadistes.