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Escarmouches diplomatiques entre Londres et Buenos Aires : L’affaire des Malouines refait surface au G20

L'Argentine a notifié au Royaume-Uni sa décision de suspendre un accord de coopération concernant les îles Malouines, archipel dont la souveraineté est revendiquée par les deux pays. Les autorités britanniques ont déploré une « décision décevante ».
Escarmouches diplomatiques entre Londres et Buenos Aires : L’affaire des Malouines refait surface au G20

Santiago Cafiero, ministre argentin des Affaires étrangères, a informé vendredi James Cleverly, son homologue britannique, de la suspension de l’accord de 2016 lors d’une réunion entre les deux diplomates en marge du sommet des ministres des Affaires étrangères du G20 à New Delhi, en Inde. «Le gouvernement argentin a proposé de reprendre les négociations sur la question de la souveraineté et encourage une réunion au siège des Nations Unies à New York», a indiqué le chef de la diplomatie argentine sur son compte Twitter. Un sujet de dialogue rejeté par Londres.

« Les Malouines sont britanniques », a répondu sèchement sur Twitter J. Cleverly. Ses habitants « ont le droit de décider de leur propre futur – ils ont choisi de rester un territoire britannique d’outre-mer ». Le retrait argentin du pacte est une « décision décevante », a estimé pour sa part David Rutley, ministre britannique des Amériques. « L’Argentine a choisi de se retirer d’un accord qui a apporté du réconfort aux familles de ceux qui sont morts dans le conflit de 1982. », a-t-il indiqué.

L’accord connu sous le nom de « Foradori-Duncan » a été signé sous le gouvernement de l’ancien président argentin de centre-droit, Mauricio Macri (2015-2019). Les deux pays y admettaient leurs divergences en matière de souveraineté mais acceptaient de coopérer dans les secteurs de l’énergie, du transport maritime et de la pêche, ainsi que dans l’identification des soldats argentins morts pendant la guerre.

La note remise par S. Cafiero à son homologue stipule que « l’Argentine a cherché à collaborer sur des questions concrètes telles que l’aérien, l’activité scientifique en Antarctique ou la conservation et la préservation des ressources halieutiques, « sans que la volonté manifestée par l’Argentine n’ait été réciproque par votre gouvernement » », dévoile un communiqué du ministère argentin des Affaires étrangères.

En 1982, rappelle-t-on, la guerre qui a opposé le Royaume-Uni et l’Argentine pendant 74 jours a fait plus de 900 morts : 649 soldats argentins, 255 Britanniques et trois habitants de l’île. Quarante ans après, si pour l’Argentine la guerre des Malouines est vécue comme une blessure encore vive, elle est présentée côté britannique comme une « libération » ayant permis d’offrir la prospérité à ce territoire de l’Atlantique Sud, situé à 400 kilomètres des côtes argentines et à presque 13 000 km de Londres.

Pour l’Argentine, ces îles, appelées Malvinas et héritées de la couronne espagnole après l’indépendance du pays, ont été occupées par les troupes britanniques en 1833, le gouverneur et les colons argentins étant alors expulsés vers le continent. Le Royaume-Uni fait valoir que près de 100% des 2 000 habitants de l’archipel ont approuvé le maintien sous contrôle britannique lors d’un référendum en 2013. Il s’agit du principal argument de Londres pour ignorer une résolution de l’ONU de 1965 évoquant un conflit de souveraineté et invitant les deux pays à négocier.

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