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Déconfiture US en Afghanistan : Les élus veulent en savoir plus

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Échec militaire, défaut de renseignement, chaos logistique... Depuis des mois, les républicains demandaient des comptes à la Maison Blanche sur le retrait américain d'Afghanistan en août 2021, sans succès. Mais depuis les élections de mi-mandat, ils ont la majorité à la Chambre des représentants et comptent bien obtenir des réponses sur la déroute infligée par les talibans aux forces américaines.
Déconfiture US en Afghanistan

La Maison Blanche a fait savoir samedi que cinq pages supplémentaires de documents confidentiels ont été retrouvées dans une pièce adjacente au garage de la maison de famille du président américain Joe Biden, à Wilmington (Delaware, est). Ces documents, qui datent de sa vice-présidence, s’ajoutent à d’autres dossiers trouvés dans cette résidence privée, dont la Maison Blanche avait révélé l’existence jeudi, ainsi qu’à d’autres documents confidentiels découverts en novembre dernier dans un bureau à Washington.

Voilà de quoi échauder davantage les députés US qui cherchent à pousser l’actuelle administration dans ses derniers retranchements.

La preuve, dans une lettre de dix pages, le nouveau patron de la commission des affaires étrangères, le républicain Michael McCaul, réclame des comptes : pour comprendre l’échec des services de renseignement et la débâcle logistique lors de la chute de Kaboulil exige de la Maison Blanche une liste exhaustive des réunions consacrées au retrait d’Afghanistan. Ainsi que des informations précises sur les pourparlers entre les talibans et l’administration américaine depuis janvier 2021.

Mais les républicains veulent aussi des réponses sur la suite : avez-vous l’intention, demande Michael McCaul, de revoir les programmes d’aide versés par les États-Unis à l’Afghanistan ? Quelle est la nature actuelle de nos relations avec les talibans ? Et comptez-vous maintenir l’offre de visas prioritaires offerts aux ressortissants afghans ?

 « Il est absurde et scandaleux que l’administration Biden ait refusé à plusieurs reprises nos demandes de droit de regard et qu’elle continue de dissimuler des informations sur le retrait », a déclaré M. McCaul. En cas de refus, la commission n’hésitera pas à passer par « un processus contraignant », a-t-il prévenu.

Le Département d’État dirigé par Anthony Blinken a l’obligation de répondre à ces questions d’ici le 26 janvier sous peine de poursuites pénales. Et pourrait aussi devoir publier un document jusqu’ici tenu secret : le rapport interne de la diplomatie américaine sur les opérations d’évacuation.  

Treize soldats américains avaient été tués le 26 août 2021 dans un attentat à la bombe à l’extérieur de l’aéroport de Kaboul, qui avait fait 173 morts au total. Donald Trump avait négocié le retrait des troupes US d’Afghanistan alors qu’il occupait la Maison Blanche, mais le parti républicain a toujours critiqué la façon dont son successeur J. Biden avait mené l’opération.

Pour l’heure, la Maison Blanche traverse une zone de turbulences judiciaires. Après la découverte de documents classifiés datant de la vice-présidence de J. Biden dans des bureaux et résidences privés de l’actuel président, un procureur spécial a été nommé pour enquêter sur cette affaire, ce jeudi 12 janvier.

Merrick Garland, ministre de la Justice, rappelle l’enchaînement des découvertes de l’enquête préliminaire. D’abord, une dizaine de documents classifiés trouvés par les avocats du président qui vidaient un bureau privé à Washington en novembre, puis un autre document dans la maison du président fin décembre, et enfin un autre au même endroit mercredi, cela fait beaucoup. Suffisamment en tout cas pour nommer un procureur spécial qui mènera une enquête criminelle indépendante pour savoir si la loi a été violée dans la gestion de ses documents officiels.

Et comme le ministre tient plus que tout à l’indépendance et à l’impartialité de la justice, il a choisi pour mener cette enquête Robert Hur. Cet ancien procureur fédéral du Maryland a été nommé en son temps par Donald Trump. C’est la même procédure qui avait été lancée pour l’ancien président, concernant les documents retrouvés à son domicile de Mar-a-Lago. En choisissant cet avocat expérimenté, M. Garland poursuit une pratique qui a fait ses preuves, celle d’étouffer tout soupçon de partialité politique en demandant aux procureurs nommés par D. Trump de s’occuper d’enquêtes politiquement sensibles – chose qu’il avait déjà fait dans l’enquête sur le fils du président, Hunter Biden. R. Hur a promis de remplir sa nouvelle mission de façon impartiale, sans crainte ni favoritisme.

En attendant, J. Biden ne cesse de mettre en avant sa collaboration avec la justice dans cette affaire.

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