Le site qui a pour mission de fournir des prévisions météorologiques, des perspectives détaillées, des prévisions immédiates et saisonnières à long terme s’engage, promet une scène inhabituelle de pluie et d’humiditédans la vaste zone aride (5 000 km, 8,5 millions de kilomètres carrés) qui s’étend de l’Atlantique jusqu’à la mer Rouge. Un phénomène épisodique pluvieux que l’on ne vivrait qu’une fois tous les dix ans, mais à moindre pluviométrie que celle prévue et d’une intensité allant jusqu’à 10 fois plus de pluie.
A l’origine de cet événement, une série de perturbations atmosphériques qui, en temps normal, n’affectent pas cette région du globe. Une anomalie dans les courants atmosphériques semble avoir perturbé cet équilibre fragile, des masses d’air humides, venues de l’Atlantique apportent avec elles des averses imprévues dans la zone désertique. Les sols, incapables d’absorber rapidement l’eau, risquent de provoquer des inondations soudaines, des crues éclairs qui déferleront dans les oueds asséchés. Les routes, souvent rudimentaires, pourront se retrouver coupées, isolant davantage les communautés locales.
Les climatologues observent de près cet événement, qui pourrait être un indice des changements climatiques en cours. La fréquence et l’intensité des anomalies météorologiques semblent, en effet, augmenter, non seulement dans cette région, mais à l’échelle globale. Le Sahara, jusqu’à présent relativement épargné par ces bouleversements, pourrait devenir un nouveau terrain d’étude pour comprendre les dynamiques climatiques qui se dessinent.
Tempêtes de sable
Par ailleurs, une image satellite transmise par le Visible Infrared Imaging Radiometer Suite (VIIRS) du Suomi National Polar-orbiting Partnership, satellite météorologique exploité par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des Etats-Unis, a capté les mouvements de vents transportant de la poussière du sud du Maroc balayant l’océan Atlantique.
Publiée le 24 août, par l’Observatoire de la Terre de la NASA, l’image montre de la poussière du Sahara, décrite comme « la plus grande source de poussière atmosphérique de la Terre », avec des particules pouvant « voyager sur des milliers de kilomètres ». De la fin du printemps au début de l’automne, il est courant que la couche d’air saharienne sèche et poussiéreuse transporte des particules vers l’ouest, à travers l’océan Atlantique, haut dans l’atmosphère.
« Avec des régimes de vent différents en hiver et au printemps, la poussière émergeant d’Afrique du Nord peut dériver au-dessus du Royaume-Uni et de l’Europe occidentale à des altitudes relativement basses », poursuit la même source. Cependant, la NOAA note que l’activité saharienne devient généralement moins intense après la mi-août, ce qui rend peu probable que le « mouvement montré ici devienne transocéanique ».
L’image montre plutôt comment la poussière se déplace vers le nord après avoir soufflé au-dessus de l’océan. Plus tôt cet été, plusieurs nuages poussiéreux fins en provenance du Sahara ont atteint les Etats-Unis, créant une brume dans le ciel du Texas. « Les scientifiques s’intéressent aux épisodes de poussière saharienne en été, en partie à cause de l’influence qu’ils peuvent avoir sur les grands systèmes de tempêtes », explique la NASA. « L’air sec, stable et chargé de poussière peut inhiber la formation de cyclones tropicaux dans l’Atlantique Nord. Dans une nouvelle étude, les chercheurs ont découvert que la poussière peut moduler la quantité de précipitations apportée par ces tempêtes », ajoute-t-on.
Les scientifiques ont découvert un lien entre la poussière et les précipitations dans les cyclones tropicaux. A l’aide d’un modèle informatique, ils sont arrivé à la conclusion que si une petite quantité de poussière peut favoriser la formation de nuages de pluie, une quantité trop importante peut empêcher les précipitations.