Dans une correspondance adressée à Mohamed Ouadmine, président de la Commission de l’Intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat, de la politique de la ville et des affaires administratives, Abdellah Bouanou, président du groupe PJD, s’est appuyé sur l’article 142 du règlement intérieur de la Chambre des représentants pour formuler cette demande, qui survient dans un contexte de forte inquiétude autour de la résilience numérique des institutions publiques.

Dans la note accompagnant sa requête, le groupe parlementaire fait état d’« un incident cyber majeur » aux implications sécuritaires sérieuses, soulignant que ce type d’attaque vise non seulement à perturber le fonctionnement des administrations, mais aussi à accéder illégalement à des données sensibles – financières, médicales, militaires ou encore stratégiques. Parmi les risques identifiés figurent la manipulation à distance de systèmes électroniques, des actes de sabotage numérique ou encore le détournement d’infrastructures vitales comme les réseaux d’énergie, de transport ou les systèmes de sécurité. Dès lors, le PJD alerte sur la vulnérabilité des systèmes d’information publics face à des cybermenaces de plus en plus sophistiquées, et appelle à évaluer l’état d’avancement de la Stratégie nationale de cybersécurité à l’horizon 2030. Comme il souhaite aussi faire la lumière sur les obstacles à la mise en œuvre d’une gouvernance numérique efficace, en particulier au niveau de l’architecture institutionnelle et du cadre juridique régissant la cybersécurité au Maroc.

La note rappelle par ailleurs les nombreux chantiers numériques lancés par le Royaume ces dernières années, Maroc Numérique 2013, Maroc Numérique 2020, et plus récemment la Stratégie de transformation numérique 2030, ainsi que les efforts menés dans le cadre de la digitalisation de l’administration et de la modernisation des services publics. Efforts qui, selon le PJD, doivent impérativement être accompagnés par des dispositifs de protection robustes. Le parti s’interroge sur la conformité des mécanismes de défense cybernétique aux standards internationaux, et sur le niveau de coordination entre les différentes entités publiques et privées, notamment avec la Commission de gestion des crises et incidents cybernétiques majeurs, organe stratégique chargé de piloter la réponse nationale aux cyberattaques.

À travers cette mission exploratoire, le groupe parlementaire entend établir les faits liés à la récente cyberattaque et surtout formuler des recommandations concrètes pour renforcer l’arsenal législatif, réglementaire et opérationnel en matière de cybersécurité. Désormais une nécessité, la protection numérique occupe une place centrale dans les politiques stratégiques du pays. A cet effet, le PJD plaide pour une souveraineté numérique renforcée, en cohérence avec les impératifs de sécurité nationale et les ambitions exprimées en matière de digitalisation. 

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