L’attaque a visé un poste avancé de l’armée qui était en train d’être installé sur l’île de Bouka Toullorom, près de Ngouboua, dans le cadre d’une réorganisation du dispositif militaire pour faire face à des jihadistes que le pouvoir disait affaibli. Les assaillants, très nombreux, ont attaqué par vagues successives. Ils sont finalement parvenus à entrer dans le poste avancé qu’ils ont détruit, avant d’emporter des armes, précisent des sources locales.
Le bilan est lourd. La présidence évoque une vingtaine de morts et des blessés dans les rangs de l’armée. D’autres sources parlent de plus de 35 tués, ainsi que d’une vingtaine de blessés et de plusieurs soldats portés disparus. Selon ces mêmes sources, les djihadistes ont également tué au moins quatre civils alors qu’ils se repliaient. Aucun bilan n’a été établi par Boko Haram.
Cette attaque est la plus meurtrière depuis celle qui avait fait près d’une centaine de morts il y a deux ans à Bouma. Surtout, elle survient dix jours après une visite de Mahamat Idriss Deby Itno, dans la zone. Le président de la transition y avait annoncé que Boko Haram était « sérieusement affaibli », n’osait plus « attaquer frontalement l’armée » et s’adonnait désormais « au banditisme », telles que des prises d’otages.
M.Idriss Deby Itno avait donc annoncé l’envoi de 600 soldats en renfort aux milliers d’autres déjà sur place, ainsi que la réorganisation des forces armées en unités plus mobiles.