B.Sanders a évoqué ce qu’il a appelé « la guerre illégale, immorale, brutale et grossièrement disproportionnée qui est menée par Netanyahu contre le peuple palestinien ».
Dans une déclaration publiée sur X, le député juif progressiste a noté que la guerre en cours dans la bande avait été entraînée par « l’attaque barbare » du Hamas mais il a accusé la riposte israélienne d’être « largement disproportionnée, immorale » et il a estimé qu’elle est « une violation du droit international ».
« Ça suffit !», a dit Sanders. « L’argent des contribuables des États-Unis ne doit plus être complice de la destruction de la vie d’hommes, de femmes et d’enfants innocents à Gaza ».
« Les États-Unis ne doivent pas fournir 10 milliards de dollars d’aide militaire au gouvernement de droite de Netanyahu pour mener son horrible guerre contre des Palestiniens innocents. Voici ma lettre au président Biden lui demandant de cesser de financer cette guerre et de soutenir les efforts de l’ONU pour un cessez-le-feu humanitaire », avait-il écrit le 13 décembre sur la plate-forme X.
Antisémitisme ?
Si B. Sanders échappe à la vindicte des philosionistes qui auraient pu le lyncher pour antisémitisme assumé, tel ne semble pas être le cas de Claudine Gay, symbole de toutes les déviances que subit la société américaine. La désormais ex-présidente de l’université Harvard aux Etats-Unis a affirmé mercredi, au lendemain de sa démission, avoir été la cible d’une campagne continue « de mensonges et d’insultes ».
C. Gay a été contrainte de quitter son poste mardi après des accusations de plagiat alimentées par un site conservateur, et des critiques liées à ses réponses lors d’une audition parlementaire sur la lutte contre « l’antisémitisme » sur les campus.
Cette professeure de sciences politiques était devenue en juillet la première présidente noire de la prestigieuse université située près de Boston. « Ceux qui ont fait campagne sans relâche pour m’évincer depuis l’automne ont souvent fait usage de mensonges et d’insultes ad hominem, pas d’arguments raisonnés », écrit-elle dans un éditorial publié par le New York Times.
« La campagne contre moi allait au-delà d’une seule université et d’une seule dirigeante. Ce fut à peine une escarmouche dans une guerre plus large visant à saper la confiance publique dans les piliers de la société américaine », lance l’universitaire comme « avertissement ».
Depuis l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre, suivie de bombardements dévastateurs de l’armée d’occupation israélienne contre la bande de Gaza, le conflit déchaîne les passions dans les universités américaines les plus renommées.
Mardi 5 décembre, dans une atmosphère tendue, C. Gay et ses homologues de l’université de Pennsylvanie et du MIT avaient répondu cinq heures durant aux questions de parlementaires.
Lorsque l’élue républicaine Elise Stefanik avait demandé si « appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard, oui ou non? », C. Gay avait répondu: « Cela peut, en fonction du contexte », avant d’ajouter: « Si c’est dirigé contre une personne. » Sa réponse et celle de ses homologues, visiblement soucieuses de ne pas remettre en cause le sacro-saint droit à la liberté d’expression, avaient provoqué un tollé jusqu’à la Maison Blanche.
Plus de 70 parlementaires, dont deux démocrates, et des donateurs de renom prosionistes avaient réclamé le départ de C. Gay. La présidente avait toutefois reçu le soutien de la communauté éducative et avait été maintenue mi-décembre dans ses fonctions.