« Au moins 20 martyrs, pour la plupart des enfants, et plus de 60 blessés ont été transférés (dans des hôpitaux) dans l’horrible massacre perpétré par l’occupation à l’école Fahmi Al-Jarjaoui, qui abrite des centaines de personnes déplacées dans le quartier d’Al-Daraj, dans la ville de Gaza », a déclaré Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile à Gaza à l’AFP. L’attaque a causé un incendie énorme. 10 martyrs appartiennent aux famille Kasih et Kilani. La plupart des corps ont été carbonisés.

La frappe avec 6 bombes pénétrantes a visé « des terroristes de premier plan qui opéraient dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique installé dans une zone qui servait auparavant d’école (…) dans le secteur de la ville de Gaza », a argué l’armée d’occupation dans un communiqué rapporté par l’AFP.

L’Iran, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères a condamné l’attaque israélienne contre cette école. « Le ciblage d’une école abritant des personnes déplacées à Gaza aujourd’hui est une continuation des crimes de l’entité sioniste soutenue par les États-Unis, au milieu du silence honteux de l’Occident. Le dilemme fondamental dans la région est la poursuite du génocide à Gaza. Nous ne pouvons pas rester silencieux face aux massacres horribles commis par l’entité sioniste à Gaza », a déclaré Esmail Baghaei.

Un autre massacre a été perpétré par un bombardement d’artillerie sur une tente à l’est de Deir al-Balah au centre. Il a décimé la famille Abed Rabbo.

Devant autant d’horreurs, la Suède prévoit de convoquer l’ambassadeur d’Israël pour protester contre le refus israélien de laisser entrer librement l’aide à Gaza, a annoncé lundi Ulf Kristersson, Premier ministre suédois, à l’agence suédoise TT. « Nous ne soutenons pas ce que fait actuellement le gouvernement israélien en refusant l’accès à Gaza. Absolument pas », a-t-il déclaré.

Friedrich Merz, chancelier allemand dont le pays continue d’armer l’entité sioniste, a vivement critiqué, lundi, l’intensification de l’offensive israélienne à Gaza, affirmant « ne plus comprendre l’objectif de l’armée » de ce pays et menaçant de ne plus pouvoir continuer à soutenir le gouvernement israélien. « Le gouvernement israélien ne doit rien faire que ses meilleurs amis ne soient plus prêts à accepter », a averti le dirigeant allemand, fustigeant avec une rare fermeté les actions de ce pays dont Berlin est l’un des plus fidèles alliés avec les États-Unis, rapporte l’AFP.

Dimanche, la Défense civile avait dénombré 22 martyrs dans la bande de Gaza, dont une femme enceinte et des enfants, dans une série de frappes aériennes.

Rompant une trêve de deux mois, Israël a repris son offensive génocidaire à la mi-mars sur la bande de Gaza et a intensifié ses opérations militaires le 17 mai, dans le but affiché d’anéantir le Hamas, libérer les derniers captifs et prendre le contrôle du territoire. Des ministres affichent ouvertement vouloir expulser les Palestiniens de l’enclave.

Plus de 53.939 Gazaouis, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles militaires israéliennes à l’opération Déluge d’Al-Aqsa du Hamas du 7 octobre, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU. L’offensive israélienne s’accompagne d’un blocus qui a aggravé les pénuries de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments dans le petit territoire palestinien, faisant craindre une famine. Les organisations humanitaires affirment que le peu d’aide qu’Israël a laissé entrer ces derniers jours est loin de répondre aux besoins.

« A très court terme, pour arrêter cette guerre qui n’a plus de but et faire rentrer l’aide humanitaire de façon massive, sans entrave, de façon neutre, que ce ne soit pas Israël qui décide qui peut manger et qui ne peut pas, (…) on doit envisager des sanctions », a souligné José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, à la radio publique française France Info. S’exprimant à l’occasion d’une réunion dimanche à Madrid entre responsables de pays européens et arabes pour discuter du sujet, il a souligné aux médias que l’Espagne allait demander la « suspension immédiate » de l’accord d’association entre l’UE et Israël, ainsi qu’un embargo sur les armes et des sanctions individuelles.

Le président américain Donald Trump, dont l’administration est le principal soutien du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, a déclaré dimanche qu’il espérait « arrêter toute cette situation le plus vite possible ». Au même moment, le chef de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation créée de toutes pièces et soutenue par Washington pour distribuer de l’aide dans la bande de Gaza, a annoncé dimanche sa démission, se disant incapable de remplir sa mission « tout en respectant strictement les principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance ». L’ONU et des ONG ont affirmé qu’elles ne participeraient pas à la distribution d’aide par cette fondation, accusée de travailler avec Israël.

Sur le terrain, la résistance palestinienne s’active. Au-delà du pilonnage d’une force sioniste par des obus de mortiers qui ont fait mouche, comme le démontre l’évacuation assurée par un hélicoptère, les Brigades Al-Qods, branche militaire du Jihad islamique, ont diffusé des images vidéos d’une opération complexe menée par leurs combattants contre des véhicules des forces d’occupation israéliennes dans le quartier de Chouja’iya, à l’est de la ville de Gaza. Elles ont déclaré que leurs combattants ont tendu une embuscade technique à l’aide d’une bombe des restes des munitions de l’armée d’occupation et d’un engin explosif perforant de type Thaqeb. Ils avaient été placés et déclenchés dans les véhicules israéliens qui avaient pénétré dans le quartier, assure-t-on. Les images montrent les préparatifs de l’explosion de la bombe par les combattants, ainsi que l’arrivée des véhicules israéliens dans la zone de l’embuscade et le moment où la bombe et l’engin explosif ont explosé dans les véhicules de l’armée israélienne.

Les Brigades Al-Qods ont annoncé il y a quelques jours que leurs combattants avaient attiré une force d’ingénierie israélienne dans une embuscade complexe à l’intérieur d’un bâtiment équipé d’engins explosifs hautement explosifs à l’est de Khan Younes, et les avaient fait exploser.

Pour leur part, les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont révélé avoir réalisé mardi 20 mai une double opération qui a visé une force de l’armée d’occupation israélienne retranchée dans une maison de la ville d’Al-Qarara, à l’est de Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza. Les Brigades ont expliqué dans un communiqué que cette opération « s’inscrit dans le cadre de la riposte aux crimes de l’occupation et de la poursuite de la résistance ». Le communiqué ajoute que les combattants des Qassam ont également fait exploser un tunnel, ciblant plusieurs soldats arrivés sur place en renfort. Ils ont ensuite engagé un affrontement aux armes légères avec les forces israéliennes, doublant les pertes de l’occupation sur le site.Les Qassam assurent avoir également observé des hélicoptères israéliens atterrir sur le site de l’opération pour évacuer les morts et les blessés de la force ciblée.

Le 20 mai, l’armée israélienne avait affirmé qu’un de ses soldats avait été tué par un tir erroné de ses propres forces alors qu’il inspectait l’ouverture d’un tunnel près de Khan Younes, selon son communiqué.

Ces opérations interviennent alors que l’armée d’occupation mène une offensive terrestre de grande envergure dans l’enclave palestinienne dans le but affiché de l’occuper entièrement et d’en expulser la population . Elle y a investi 5 divisions. Le bureau médiatique du gouvernement de Gaza a indiqué dimanche que ces forces occupent désormais 77% de ce territoire ravagé par une guerre génocidaire dévastatrice qui a fait au moins plus de 54 mille martyrs, la plupart des civils.

La Mosquée Al-Aqsa ciblée

Dans la ville d’Al-Qods, des milliers de colons israéliens ont pris d’assaut, ce lundi 26 mai, l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, sous la protection des forces d’occupation israéliennes. Des sources locales ont rapporté que ces colons ont effectué des rituels talmudiques et provocateurs dans les cours de la mosquée. D’autres ont hissé le drapeau israélien pendant l’assaut.

I. Ben Gvir, sinistre israélien d’extrême droite a profané, dans la matinée de lundi, les cours de la mosquée d’Al-Aqsa. « Je suis monté sur le Mont du Temple (Mosquee d’Al-Aqsa) et j’ai prié pour la victoire dans la guerre (contre Gaza), pour le retour de tous nos otages et pour le succès du nouveau chef du Shin Bet, le général de division David Zini. Joyeux Jour de Jérusalem ! », a-t-il écrit dans un message sur Telegram, accompagné de photographies le montrant dans les cours de la mosquée sainte d’Al-Aqsa.

Cette attaque coïncide avec le déploiement de barrières de fer par la police d’occupation israélienne autour de la porte de Damas et de la Vieille Ville afin de restreindre l’accès des habitants d’Al-Qods occupée à ce lieu saint vénéré par les musulmans.

A noter que les incursions de colons et le harcèlement des fidèles musulmans se sont intensifiés ces derniers jours, alors que des groupes de colons appellent à davantage d’incursions et à une intensification des provocations. La marche des drapeaux, acte éminemment provocateur, devrait débuter de la place Al-Buraq, puis passer par Bab al-Amoud et le quartier d’al-Wad, dans la Vieille Ville. Ces zones sont densément peuplées par des Palestiniens. La fréquence des incursions de colons dans la mosquée Al-Aqsa, située dans la ville occupée d’AlQods, a considérablement augmenté depuis le début de la guerre génocidaire israélienne lancée contre Gaza.

La marche des drapeaux est l’une des aspects les plus marquants de la politique de judaïsation d’Al-Qods. C’est un événement annuel auquel participent des dizaines de milliers de colons et de militants israéliens de droite. Elle a lieu le 28 du huitième mois du calendrier hébreu, qui tombe un lundi. Ce jour est connu en Israël comme le « Jour de l’unification de Jérusalem », commémorant le contrôle d’Al-Qods par Israël et l’occupation de sa partie orientale pendant la guerre de juin 1967, connue dans le monde arabe sous le nom de Naksa (Revers en français).

Le gouvernorat d’Al-Qods occupée a mis en garde contre une escalade dangereuse dans la ville occupée, alors que les autorités d’occupation continuent d’organiser une série d’activités coloniales et de judaïsation visant à imposer la souveraineté israélienne sur la ville et à consolider le statu quo de l’occupation par la force, et ce en violation flagrante du droit international et des résolutions des Nations Unies.

Le gouvernorat a affirmé dans un communiqué, que cette marche annuelle fait partie d’un programme de provocation systématique, généralement accompagné d’attaques contre les habitants d’Al-Qods et de slogans racistes contre les musulmans et les chrétiens.

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