Le MP n’a pas hésité à pointer du doigt la formation socialiste, dans l’opposition, en l’accusant de manière à peine voilée d’avoir « enterré la motion de censure » contre le gouvernement. Le MP évoque des « prétextes fallacieux » et un « narcissisme historique », fustigeant la référence insistante de l’USFP aux motions de 1964 et 1990 alors qu’il ne jouait à l’époque qu’un rôle secondaire.

« Le parti exprime son profond étonnement face à l’attitude d’un composant de l’opposition ayant enterré la motion de censure en s’appuyant sur des prétextes fallacieux et un narcissisme historique dénué de tout fondement, se présentant comme l’auteur des motions de 1964 et 1990 alors qu’il occupait à l’époque un rôle secondaire au sein de l’alliance de l’opposition« , lit-on dans un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion du bureau politique.

Le MP ne se contente pas de dénoncer l’attitude des affidés de Driss Lachgar, il attaque aussi la majorité gouvernementale qu’il accuse d’avoir « étouffé la création d’une commission d’enquête sur l’importation du bétail ». Une affaire que le parti considère comme emblématique de la dérive d’un Exécutif qui se serait détourné des valeurs fondamentales de transparence et de responsabilité.

Le réquisitoire du MP fait référence à la crise politique, au délitement économique, aux tensions sociales croissantes et aux fractures territoriales, entre autres. Le diagnostic dressé par le MP sur la situation nationale est assez alarmant, estimant que les politiques publiques sont aujourd’hui « dénuées de toute vision stratégique ». Dès lors, le gouvernement est accusé de « cultiver l’impuissance » face à la multiplication des crises. Pis, signale-t-il, « le parti constate également que les citoyens ne perçoivent aucun effet positif des politiques économiques, sociales et territoriales du gouvernement, lequel se montre totalement déconnecté des efforts nécessaires pour freiner la propagation inquiétante du chômage, face à une vague de faillites d’entreprises sans précédent et à une aggravation inacceptable des inégalités sociales et territoriales

Voilà pourquoi le MP propose l’organisation d’un dialogue institutionnel élargi pour redéfinir les bases juridiques et politiques capables d’assurer la réussite des prochaines échéances électorales. Le parti présente cette réorientation comme une nécessité pour remettre sur rails le projet du nouveau modèle de développement et retrouver l’élan des réformes stratégiques initiées par le Royaume.

Mais l’attaque la plus virulente touche à un phénomène que le parti qualifie de « retour à la culture du parti unique », masquée sous des formes modernes mais tout aussi préoccupantes. A ses yeux, le pluralisme est menacé, que ce soit dans les rangs de la majorité ou au sein même de l’opposition, et il dénonce une instrumentalisation des rapports de force électoraux pour asseoir une « hégémonie politicienne » contraire à l’esprit démocratique.

Le MP lance aussi une charge contre ce qu’il nomme le « clientélisme opportuniste » de certaines formations, où les principes sont troqués contre des postes et où les convictions s’effacent sous le poids des calculs de positionnement. « Le mérite et la compétence sont sacrifiés sur l’autel de l’arithmétique parlementaire », déplore cette formation qui y voit une explication au divorce croissant entre les citoyens et leurs institutions.

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