Poursuivant son périple au Maroc, Musalia Mudavadi, ministre kényan des Affaires étrangères, a déclaré mercredi, sur la plateforme X, que lors de sa visite au siège de l’OCP à Casablanca, « j’ai eu des échanges fructueux avec M. Ilyas El Fali, directeur général de la stratégie d’entreprise du groupe OCP, et M. Mohamed Hettiti, PDG d’OCP Africa.» Ajoutant qu’ « au cœur de nos discussions se trouvait l’urgence d’accélérer la création d’une usine de mélange d’engrais au Kenya, un projet qui devrait considérablement réduire les coûts des intrants et améliorer les rendements pour les agriculteurs kenyans.»
Le responsable kenyan a souligné que « ce partenariat représente une avancée majeure pour garantir aux sols kenyans des nutriments adéquats et de haute qualité, adaptés à nos conditions tropicales uniques, tout en renforçant la sécurité alimentaire et en autonomisant les agriculteurs ». Comme il a affirmé que « le Kenya est sur la bonne voie pour approfondir sa transformation agricole grâce à une collaboration stratégique avec l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), leader marocain de la production de phosphates et d’engrais.»
Un média français avait révélé en avril 2024 que l’OCP prévoyait de construire une unité de production d’engrais au Kenya. Ce projet devait être annoncé lors d’une visite du président William Ruto au Maroc, visite qui n’a pas encore eu lieu. « Le ministre kenyan de l’Agriculture, Mithika Linturi, collabore avec ses homologues à Rabat et avec le géant marocain du secteur, OCP, pour définir les contours de cette future infrastructure », avait alors indiqué la publication française.
Le Kenya a annoncé, en début de semaine, son soutien au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental. Il pourrait suivre l’exemple du Nigeria et de l’Éthiopie, deux pays africains qui, tout en maintenant leurs reconnaissances de la RASD, bénéficient de l’expertise marocaine dans l’industrie des engrais.
Vingt-quatre heures après son soutien au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, Mahi Boumediene, ambassadeur d’Algérie à Nairobi s’est empressé de rencontrer Moses Wetangula, président de la Chambre des représentants. Rencontre louée par le président de la Chambre basse kényane sur X.
M. Wetangula est considéré comme le principal allié du Polisario. Le rapport du centre sud-africain « Institute for security studies », publié en octobre 2022, avait révélé que l’ancien ministre des Affaires étrangères avait convaincu le président W. Ruto de retirer son tweet, du 14 septembre 2022, dans lequel il avait annoncé la rupture des relations diplomatiques avec la fantomatique République arabe sahraouie démocratique (RASD).
M. Wetangula, chef du Parti FORD Kenya, membre de la coalition Kenya Kwanza qui a soutenu la candidature de W. Ruto aux élections présidentielles d’août 2022, ne manque pas d’influence à Nairobi.
Après la rencontre entre le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch et W. Ruto, le 26 janvier 2023 à Dakar, M. Wetangula a fait un saut en Algérie où il a eu des entretiens avec le président Abdelmadjid Tebboune et réaffirmé son soutien au Polisario. Position qu’il a réitérée, au lendemain de la signature, en novembre 2023, par des personnalités politiques africaines, de « l’Appel de Tanger », réclamant l’expulsion de la prétendue RASD de l’Union africaine, lors d’une réunion avec le représentant du Polisario à Nairobi. « Je lui ai assuré de l’importance de maintenir la République sahraouie à l’ordre du jour de l’UA » et son « appartenance à l’Union africaine », avait-il indiqué.