Lors d’une visite à l’avant-poste de colonisation de Sa-Nur, dans le nord de la Cisjordanie, Israel Katz a affirmé que le gouvernement israélien comptait l’élever au rang de municipalité autonome en vertu de son plan annoncé la veille. Sa-Nur est une ancienne colonie démantelée par Israël en 2005 dans le cadre du plan de retrait unilatéral de la bande de Gaza réalisé par le Premier ministre d’alors, Ariel Sharon.
« Il s’agit d’une réponse décisive aux organisations terroristes qui tentent de nuire et d’affaiblir notre emprise sur cette terre », a déclaré le ministre israélien de la Défense dans une vidéo publiée par son bureau. « C’est (…) un message clair (au président français Emmanuel) Macron et à ses amis : ils reconnaîtront un Etat palestinien sur le papier, et nous construirons ici l’Etat juif israélien sur le terrain », a ajouté I. Katz. « Le papier sera jeté à la poubelle de l’histoire et l’Etat d’Israël prospérera et fleurira ».
cette déclaration survient au lendemain de l’annonce par le gouvernement israélien d’un projet majeur d’expansion de la colonisation juive en Cisjordanie, en y construisant 22 colonies, une décision dénoncée par Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui a appelé Israël à « cesser toutes (ses) activités de colonisation », « illégales et (faisant) obstacle à la paix ».
Les colonies israéliennes en Cisjordanie, considérées comme un obstacle majeur à une paix durable, sont régulièrement condamnées par les Nations unies comme étant illégales au regard du droit international, et l’annonce de jeudi a suscité de vives critiques de la part des pays étrangers.
Lors d’une visite à Singapour vendredi, E. Macron a déclaré que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’était « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique », tout en énumérant plusieurs conditions pour franchir le pas, avant une conférence à l’ONU sur le sujet à laquelle il doit participer le 18 juin. Il a également déclaré que les pays européens devraient durcir la position collective à l’égard d’Israël si le pays ne réagissait pas de manière appropriée à la situation humanitaire à Gaza. E. Macron a ensuite ajouté lors d’un forum que si les Occidentaux « abandonnent Gaza » et « laissent faire Israël », ils risquent de « perdre toute crédibilité à l’égard du reste du monde ».
Israël a critiqué les déclarations du locataire de l’Elysée en l’accusant d’être en « croisade contre l’Etat juif ».
« Il n’y a pas de blocus humanitaire. C’est un mensonge flagrant », a déclaré le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué, défendant ses efforts pour permettre l’acheminement de l’aide dans le territoire palestinien dévasté par près de 20 mois de guerre. « Mais au lieu de faire pression sur les terroristes jihadistes, Macron veut les récompenser en leur donnant un Etat palestinien. Il ne fait aucun doute que sa fête nationale sera le 7 octobre », a-t-il ajouté en référence au 7 octobre 2023.