« Tout comme il était urgent de qualifier les crimes commis contre des civils le 7 octobre 2023 de crimes de guerre et contre l’humanité, il faut aujourd’hui nommer le +génocide+ », écrivent-ils dans cette tribune publiée par le quotidien français Libération.

« Plus que jamais, exigeons que soient imposées des sanctions à Israël, demandons un cessez-le-feu immédiat − qui garantisse la sécurité et la justice pour les Palestiniens, la libération des otages israéliens, celle des milliers de prisonniers palestiniens détenus arbitrairement dans les prisons israéliennes, et qui mette un terme, sans délai, à ce génocide », ajoutent-ils.

On retrouve parmi ces signataires des auteurs récemment prix Goncourt, comme Hervé Le Tellier, Jérôme Ferrari, Laurent Gaudé, Brigitte Giraud, Leïla Slimani, Lydie Salvayre, Mohamed Mbougar Sarr, Nicolas Mathieu ou Éric Vuillard.

Les accusations de « génocide » se multiplient, venant de l’ONU, de groupes de défense des droits humains, et de pays de plus en plus nombreux. Cette qualification « n’est pas un slogan », estiment les signataires de la tribune, qui refusent de « faire montre d’une empathie générale et sans objet, sans qualifier cette horreur, ni préciser de quoi il s’agit ».

Au Royaume Uni, plus de 800 avocats, universitaires et juges retraités, dont d’anciens juristes de la Cour suprême, ont appelé Londres à imposer des sanctions au gouvernement israélien et à ses ministres, et à envisager de suspendre ‘Israël’ des Nations Unies, afin de se conformer à ses « obligations juridiques internationales fondamentales », rapporte The Guardian.

Dans une lettre adressée au Premier ministre, les signataires ont salué la déclaration conjointe de Keir Starmer la semaine dernière avec les dirigeants de la France et du Canada, qui ont averti qu’ils étaient prêts à prendre des « mesures concrètes » contre Israël, mais l’ont exhorté à agir sans délai et à « prendre des mesures urgentes et décisives pour éviter la destruction du peuple palestinien à Gaza ».

Les signataires, parmi lesquels les anciens juristes de la Cour suprême Lord Sumption et Lord Wilson ainsi que les juges de la Cour d’appel, ont déclaré que « des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et de graves violations du droit international humanitaire sont commis en Palestine ». La lettre souligne qu’il existe « de plus en plus de preuves qu’un génocide est en train d’être commis, ou du moins qu’il risque de se produire ».

Les signataires ont rappelé les récents commentaires du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, qui a déclaré que « l’armée israélienne anéantira ce qui reste de Gaza ». Et souligné que « tous les États, y compris le Royaume-Uni, sont légalement tenus de prendre toutes les mesures raisonnables en leur pouvoir pour prévenir et punir le génocide, garantir le respect du droit international humanitaire et mettre fin aux violations du droit à l’autodétermination ».

La lettre ajoute que « les actions du Royaume-Uni à ce jour n’ont pas répondu à ces normes », et souligné que « le non-respect par la communauté internationale du droit international concernant le territoire palestinien occupé contribue à la détérioration du climat international, à l’anarchie, à l’impunité et met en danger le système juridique international lui-même.»

S’adressant à Starmer, ils ont déclaré : « Votre gouvernement doit agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. »

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