Le candidat indépendant à la présidence des États-Unis, R. Kennedy Jr., bénéficiera de la protection des services secrets dans le sillage de la tentative d’assassinat de l’ancien président D.Trump, a annoncé lundi Alejandro Mayorkas, secrétaire à la Sécurité intérieure. R. Kennedy Jr., dont le père a été tué pendant la campagne électorale, a longtemps demandé une protection en raison de nombreux incidents de sécurité.
« À la suite des événements de ce week-end, le président [Joe Biden] m’a chargé de collaborer avec les services secrets pour assurer la protection de Robert Kennedy Jr. », a déclaré Mayorkas. «Je remercie le président Biden de m’avoir fourni la protection des services secrets », a déclaré R. Kennedy dans un communiqué, exprimant également sa gratitude à la société de sécurité Gavin de Becker & Associates pour avoir « assuré ma sécurité au cours des 15 derniers mois de ma campagne présidentielle ».
Cette déclaration a été faite peu après que D. Trump a exigé que R. Kennedy soit protégé. « À la lumière de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui, je pense qu’il est essentiel que Robert F. Kennedy Jr. reçoive immédiatement la protection des services secrets », a écrit l’ancien président sur le réseau social Truth. « Compte tenu de l’histoire de la famille Kennedy, c’est certainement la bonne chose à faire !» R. Kennedy a rencontré D. Trump plus tôt lundi pour discuter de « l’unité nationale » et a déclaré qu’il espérait en parler « aux responsables du Parti démocrate également », réfutant les rumeurs selon lesquelles il envisageait de se retirer de la course électorale.
Samedi, le milliardaire a survécu à une tentative d’assassinat lors d’un rassemblement électoral en Pennsylvanie, lorsqu’un homme armé a tiré au moins cinq coups de fusil semi-automatique AR-15 dans sa direction, une balle lui blessant l’oreille droite. Un partisan de Trump a été tué dans l’attaque et deux autres ont été grièvement blessés. L’assaillant a été abattu sur place par des agents des services secrets.
R. F. Kennedy Jr., dont l’oncle, l’ancien président américain John F. Kennedy, et son père, sénateur de New York et candidat à la présidence, avaient été assassinés il y a plus d’un demi-siècle, a demandé la protection des services secrets l’année dernière. Malgré plusieurs relances, ses demandes ont été rejetées par la Maison Blanche. R. Kennedy, qui avait initialement été le rival de J. Biden au sein du Parti démocrate avant de présenter sa candidature indépendante l’année dernière, a été exposé à plusieurs reprises à des menaces au cours de sa campagne électorale. En septembre dernier, un homme armé se faisant passer pour un officier fédéral a été arrêté lors d’un événement de sa campagne électorale et, en octobre, un autre homme a été arrêté pour avoir pénétré illégalement dans son domicile à Los Angeles.
Les sécuritaires mobilisés
Les autorités fédérales américaines, le Department of Homeland Security (Département de la sécurité intérieure – DHS) et le Federal Bureau of Investigation (Bureau fédéral d’enquête – FBI) ont publié un communiqué mettant en garde les forces de l’ordre du pays contre d’éventuelles attaques de représailles, à la suite de la tentative d’assassinat de l’ancien président américain. Un communiqué conjoint publié par le DHS et le FBI, lundi soir, appelle à la vigilance lors des prochains événements liés aux élections, citant des préoccupations concernant d’éventuelles attaques « de représailles », rapporte ABC News.
La mise en garde, lancée alors que la convention nationale républicaine bat son plein à Milwaukee, invite les gens à être vigilants et à signaler tout comportement suspect. Le communiqué s’inquiète des risques de violence lors des prochains événements liés à l’élection présidentielle de 2024, citant les menaces proférées par des membres de communautés virtuelles. « Le FBI et le Département de la sécurité intérieure restent préoccupés (…) d’autant que des individus appartenant à certaines communautés virtuelles ont menacé, encouragé ou évoqué des actes de violence en réponse à la tentative d’assassinat », peut-on lire dans le communiqué.
Cette mise en garde intervient quelques jours après que D. Trump, qui brigue la présidence, a échappé de justesse à une tentative d’assassinat lors d’un meeting électoral en Pennsylvanie, samedi dernier. Lundi, il a assisté à la convention avec une blessure à l’oreille droite. Le tireur, Thomas Matthew Crooks, 20 ans, a été abattu par le Secret Service sur les lieux de l’attentat.
Les autorités fédérales enquêtent toujours sur le mobile du tireur, notant que « l’écho des sujets de discorde dans le discours public » peut contribuer à créer un environnement hostile. Le communiqué prévient que des individus isolés ou de petits groupes pourraient continuer à prendre pour cible des rassemblements politiques et des campagnes électorales. Les autorités reconnaissent qu’il est difficile de détecter de telles menaces, compte tenu de la « nature hautement personnelle de la radicalisation et du basculement dans la violence ».
Avant cet incident, les autorités fédérales avaient déjà observé des attaques et des complots à motivation politique visant des responsables gouvernementaux et des candidats, ainsi que des tactiques perturbatrices telles que des fausses alertes à la bombe et des lettres contenant de la poudre blanche envoyées à des bureaux électoraux. Au cours de l’année écoulée, des enveloppes contenant de la poudre blanche inoffensive ont été envoyées à des élus républicains du Kansas, du Tennessee et du Montana. Ces incidents ont mis en évidence les menaces persistantes auxquelles sont confrontés les responsables électoraux et les membres du personnel électoral, les allégations trompeuses concernant l’élection de 2020 continuant d’alimenter les tensions.
La tentative d’assassinat de D. Trump « renforce notre évaluation selon laquelle les cibles liées aux élections font l’objet d’une menace accrue d’attaques ou d’autres types d’incidents perturbateurs », ajoute le communiqué.