Mercredi, des fonctionnaires ont manifesté devant la Maison-Blanche pour une veillée aux chandelles brandissant une pancarte disant : « Président Biden, votre personnel exige un cessez-le-feu ».
Josh Paul, qui a démissionné du Département d’État en octobre en raison de « l’assistance mortelle à Israël » apportée par les États-Unis, a pris la parole lors de l’événement. Les informations partagées en ligne avant la manifestation ont encouragé les membres du personnel de l’administration Biden-Harris à y assister. Les participants ont été encouragés à porter des masques et des vêtements indescriptibles et à ne pas apporter leur téléphone professionnel.
Une lettre ouverte des employés de la Sécurité intérieure fustige les dirigeants de l’agence pour avoir « minimisé les atrocités israéliennes en cours » à Gaza. Plus d’une centaine de membres du personnel du Département américain de la Sécurité intérieure (DHS) ont signé une lettre ouverte au secrétaire d’État Alejandro Mayorkas dénonçant la gestion de la guerre israélienne contre Gaza par le département.
Les signataires de la lettre comprennent 139 membres du personnel du Département de la sécurité intérieure et des agences qu’il gère, comme les douanes et la protection des frontières (CBP), l’Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA), l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) et les services de citoyenneté et d’immigration des États-Unis (USCIS).
Mais certains membres du personnel « ont choisi de signer cette lettre de manière anonyme » par crainte de réactions négatives, explique le document qui a appelé le Département de la sécurité intérieure à « fournir une représentation juste et équilibrée de la situation et à permettre une expression respectueuse sans crainte de répercussions professionnelles ». Cette lettre est la dernière indication des fractures au sein de l’administration du président Joe Biden, qui a fait face à des critiques internes pour la position de son gouvernement sur la guerre israéliennes contre Gaza.
Par ailleurs, des dizaines de manifestants ont bloqué une autoroute de Los Angeles à l’heure de pointe mercredi, appelant à un cessez-le-feu. Bras dessus, bras dessous, ils se sont assis sur la route, bloquant ainsi la circulation et entraînant des embouteillages sur plusieurs kilomètres, dans une ville où la circulation est en temps normal surchargée.
IfNotNow, groupe qui se présente comme « des juifs américains qui s’organisent pour mettre fin au soutien des États-Unis au système d’apartheid israélien », a placé une ménorah géante sur la chaussée et a chanté, appelant à un « cessez-le-feu immédiat ».
« En tant que juifs, nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que la population de Gaza est affamée et massacrée en notre nom », a écrit le groupe sur les réseaux sociaux, cité par l’AFP. « Nous ne pouvons pas tolérer que la vie suive son cours comme d’habitude, alors que les Palestiniens sont assassinés en toute impunité. Nous avons donc bloqué l’autoroute. »
Des images de la manifestation ont montré des échauffourées, apparemment entre des manifestants et des automobilistes. La police est intervenue une heure environ après le début du blocage. Des manifestants ont été arrêtés et conduits jusqu’aux voitures de police qui les attendaient.
Israël perd ses soutiens
Un site américain a révélé que le soutien à Israël aux Etats-Unis est en forte érosion, surtout parmi les jeunes de moins de 20 ans.
Selon UnHerd, citant un sondage réalisé par YouGov, l’entité sioniste a perdu 14% de son soutien au sein de l’opinion publique américaine entre les mois d’octobre et de novembre dernier. Ceux qui soutenaient Israël est passé de 38% à 24% parmi cette frange de la population américaine.
Plusieurs Etats américains ont été le théâtre de manifestations importantes de soutien aux Palestiniens depuis l’éclatement de la guerre israélienne contre la bande de Gaza après l’opération du Hamas Déluge d’al-Aqsa le 7 octobre. Les sondages montrent aussi une nette baisse de soutien au soutien de l’administration américaine à Israël.
Selon CBS News, un sondage a révélé récemment que 61% des Américains affichent leur désapprobation avec cette politique. Ces chiffres pourraient peser sur le prochain scrutin électoral présidentiel aux Etats-Unis prévu en 2024. Ce qui explique les récentes déclarations du président américain J. Biden qui s’est démarqué du gouvernement israélien, évoquant la nécessité d’œuvrer pour un règlement du conflit israélo-palestinien en faveur des deux Etats.
Le mois d’octobre dernier, le président américain a réclamé au Congrès américain son feu vert pour financer un fonds de guerre de soutien à Israël de 14 milliards de dollars. Selon l’USAID le volume de l’aide américaine accordée à Israël entre 1946 et 2023 s’élève à 260 milliards de dollars. Il est nettement supérieur au chiffre officiel américain de 158,6 m$. 80% de cette aide est exclusivement militaire.
La semaine passée, Washington a utilisé son veto contre un projet de résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu humanitaire immédiat dans la bande de Gaza. Protestant contre ce veto, des manifestants, parmi lesquels des libéraux américains et des juifs orthodoxes, se sont rassemblés mardi devant le bâtiment de la mission des États-Unis auprès de l’organisation internationale. Les manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens et des banderoles avec des slogans tels que « Arrêtez l’occupation », « Cessez-le-feu maintenant » et « Résistez à l’occupation ».
Les manifestants ont scandé des slogans tels que « Palestine libre », « Arrêtez complètement l’occupation », « Oui au judaïsme, non au sionisme » et « La Palestine sera libérée », selon le correspondant de l’agence turque Anadolou.