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Algérie :1 Milliard de dollars d’aide conditionnée aux Africains

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À l’occasion du sommet de l’UA qui s’est tenu à Adis Abéba, dernièrement, le premier ministre algérien Aymane Ben Abderrahmane a déclaré solennellement que l’Algérie va accorder un milliard de dollars aux pays africains qui le désirent. Cette somme est gérée par l’Agence algérienne de coopération internationale, dirigée par l’ancien colonel du DRS Chafiq Mesbah (Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée), plume du Dieu d’Alger, le général Mohamed Médiène alias Tewfiq, dit « Rab Dzayir ».
1 Milliard de dollars d’aide conditionnée aux Africains

Cette pratique de la diplomatie du chéquier avec les États africains est connue depuis l’indépendance de l’Algérie. Elle s’accompagne de démagogie et de propagande destinées à persuader qu’Alger serait la « Mecque » de la « révolution africaine ». Cette tromperie aurait réveillé dans sa tombe le panafricaniste Frantz Fanon qui a consacré sa vie à lutter contre les pathologies psychiatriques spécifiques aux « Damnés de la Terre ».

Les bénéficiaires de ces donations, conditionnées et diverses, sont triés sur le volet. Chefs d’État, ministres, parlementaires, dirigeants de partis politiques, journalistes, diplomates sont implicitement appelé à s’aligner sur les objectifs d’Alger. Les pays choisis sont les anciens satellites de Moscou ou de Pékin. Les dons prennent la forme de médicaments souvent périmés, de carburant, d’armes, de camions, de céréales, de produits alimentaires dont les Algériens sont privés. En effet, ces derniers sont contraints de « faire la chaîne » à longueur de journée pour acheter un produit rationné, lait, semoule, huile, etc. L’agence chargée de distribuer ces « dons au développement » n’est pas compétente mais elle est le bras du renseignement algérien qui note les pays ayant exprimé leur allégeance à Alger en appliquant son agenda politique, notamment à l’occasion des votes dans les organisations internationales, ONU, UA, HCR, HCDH etc.

Le seul et unique dossier, rabâché depuis un demi siècle, pour les intérêts géopolitiques de l’oligarchie militaire d’Alger reste et demeure toujours celui rattaché à la question lancinante d’un Polisario en soins palliatifs. Ainsi, cette générosité calculée, comme ce fut le cas pour l’effacement très intéressé de la dette de quelque pays africains est, toujours et encore, lié, en sous-main, à la défense d’une milice créée de toute pièce maintenue sous perfusion. Les libéralités africaines d’Alger sont au service de son dossier. Elles lui permettent de se racheter une virginité en prenant la posture du bon samaritain au secours de la veuve et de l’orphelin.

La rencontre avec les représentants de la population de l’Azouad est une parfaite illustration de ce chantage à l’aide humanitaire. Selon les déclarations récentes du président Abdelmadjid Tebboun, l’Algérie financera quelques projets socio-économiques, écoles, dispensaires et forages de puits, dans ce territoire déchiré par les fléaux de l’injustice, de l’ostracisme, de la guerre, des catastrophes climatiques, de la contrebande et du terrorisme. Les mouvements de la CMA qui, pour se défendre contre les agressions et les crimes des Famas et de Wagner, ont formalisé leur fusion le 8 février 2023, devront, en contrepartie, s’aligner sur les positions du « pouvoir de transition militaire » de Bamako. Les mouvements de ce territoire devront oublier toute idée de justice sociale, économique, d’indépendance et d’autonomie élargie. L’arme redoutable des Accords d’Alger de 2015 consiste à diviser pour mieux régner. Or, le 8 février, à Kidal, les principaux signataires fusionnent de leur propre initiative. Alger et Bamako tentent de reprendre l’initiative en désactivant le projet de la CMA très populaire en Azaouad.

Remarquons que le comptable du DRS ouvre les caisses à chaque fois que la population touarègue, arabe et peule, manifeste son unité contre les militaires de Kati et pour son émancipation. Au moins une fois par décennie, DRS et Kati préparent des accords trompeurs mais tout ce que font ces hiérarchies militaires consiste à semer la confusion dans la région afin d’éviter ce qu’elles redoutent par-dessus tout : la contagion de la revendication et du « séparatisme » dans le Sud  algérien des mêmes populations laissées-pour-compte, dépourvues de biens et d’infrastructures élémentaires.

Par ailleurs, les donations d’Alger évitent toute coopération avec les organisations internationales (HCR, OMS, FAO, UA et ONU). L’approche de l’aide envisagée par les Algériens est d’imposer, sans intermédiaire crédible, leur dictât aux populations déshéritées et aux dirigeants africains afin de les corrompre, de les domestiquer et de les humilier.

Abderrahmane Mekkaoui, politologue

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