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Accord électricité contre eau dessalée : La pilule israélienne indigeste pour les Jordaniens

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Lors d’un sit-in organisé mercredi dernier devant le ministère jordanien de l’Eau, la comédienne Juliette Awwad a exprimé sa colère à l’endroit du protocole d’accord destiné à poursuivre les études de faisabilité d’un projet de dessalement de l’eau de mer sur la Méditerranée en Palestine occupée, en échange de l’établissement d’une centrale électrique en Jordanie.

« Cette affaire a quelque chose à voir avec notre pays et concerne nos enfants et les générations futures. L’eau est désormais entre les mains de l’ennemi, qui nous la donne et nous la coupe quand bon lui semble », a-t-elle déploré.

La signature de ce mémorandum est intervenue depuis près d’un an, le 22 novembre 2021, sur la base de la déclaration d’intention signée aussi bien par la Jordanie que par Israël et les Emirats arabes unis, en marge de « Dubaï Expo », en présence de John Kerry, envoyé spécial présidentiel américain pour les affaires climatiques. Il stipule que la Jordanie produira de l’électricité solaire au profit d’Israël, tandis que Tel-Aviv travaillera au dessalement de l’eau au profit de la Jordanie, qui souffre de la sécheresse et reçoit déjà de l’eau de la Palestine occupée.

« J’aurais voulu que tous les Jordaniens participent avec nous, car il y va de l’avenir de leurs enfants », a souhaité J. Awwad qui manifestait sa colère près du ministère de l’Eau. Dans une vidéo postée sur la Toile, elle qualifie l’accord de « dernier poignard avec lequel on nous égorge », et traite les fonctionnaires du ministère de « troupeau de moutons lâches».

Taxé « d’accord de la honte », cet accord avait alors provoqué un mouvement de protestation massif dans la capitale jordanienne, en janvier 2021 au cours duquel les protestataires avaient réclamé l’élimination de tous les accords de normalisation avec l’ennemi israélien « qui servent les intérêts d’Israël aux dépens des intérêts de la Jordanie et de ses fils ». A commencer par les accords de Wadi Araba.

Selon Mourad Al-Adayleh, ingénieur et secrétaire général du Parti du Front d’action islamique, « la meilleure solution pour faire face au dilemme de la pénurie d’eau est le dessalement de l’eau d’Aqaba. » Pour sa part, Salem Al-Falahat, secrétaire général du Parti du Partenariat et du Salut, a déclaré que la signature de l’accord « Eau contre électricité » avec l’ennemi « est un gage pour l’avenir des Jordaniens et leurs besoins stratégiques sont désormais entre les mains de cet ennemi. »

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