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Accès aux soins : Des défis à la pelle, relève le CNDH

Les problèmes d’accès aux soins par les citoyens au Maroc fait toujours débat. En l’absence de tout changement dans le quotidien des individus face aux problèmes des soins, le CNDH tente un diagnostic. Une réflexion qui reste d’actualité à l’heure où l’Exécutif met en place une feuille de route pour la généralisation de la couverture sociale universelle.

Le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a relevé de nombreux déséquilibres qui entravent l’accès aux services de santé au Maroc. Le rapport thématique dévoilé vendredi à cette fin signale que le principal obstacle est l’absence d’un traitement régulier et clair, ce qui entraîne des opportunités gâchées de diagnostic et de traitement des malades et affecte négativement la santé et la vie des individus.

Intitulé « Droit effectif à la santé », ledit rapport dénonce la faiblesse du financement dans le secteur de la santé, qui oscille toujours entre 6 et 7 % du budget public au lieu des 12 % recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le rapport présenté par Amina Bouayach, présidente du Conseil, fait état d’une faiblesse importante du nombre de cadres de santé, reconnaissant le besoin de plus de 32 000 médecins supplémentaires, ainsi que de 65 000 professionnels de santé.

La même source mentionne que les familles marocaines supportent plus de 50 % des dépenses de santé, et plus de 63 % si l’on calcule leur contribution à la couverture médicale, considérant la question comme un véritable obstacle pour l’accès des citoyens aux soins.

De même, le rapport a attiré l’attention sur le phénomène de l’émigration des médecins et des cadres de santé, notant que le nombre de Marocains exerçant à l’étranger oscille entre 10 000 et 14 000, ce qui signifie statistiquement qu’un médecin marocain sur trois exerce hors du pays.

Ainsi, le rapport du CNDH a appelé à la mise en place d’une stratégie nationale de santé dans le cadre de la politique générale de l’État, proposant ainsi de s’appuyer sur le concept d’État social, contourner l’approche sectorielle, assurer la sécurité humaine, puis renforcer la régionalisation et réduire les disparités sociales et spatiales.

La pandémie de la Covid-19 a également démontré la nécessité d’investir dans les droits fondamentaux, a précisé le CNDH dans son rapport, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation, considérant l’État comme un acteur direct dans les investissements dans le secteur de la santé en offrant des conditions appropriées pour l’intervention d’autres acteurs sous sa responsabilité.

Ainsi, le rapport du CNDH n’a pas manqué de lier les réformes dans le secteur de la santé aux efforts déployés par l’État pour renforcer la régionalisation et réduire les disparités spatiales, soulignant que la santé est un problème lié au développement et l’un de ses piliers essentiels.

Le CNDH a insisté aussi sur la nécessité de revoir les systèmes de formation et les études médico-sanitaires, et d’impliquer les hôpitaux publics et privés dans les formations sur le terrain tout en encourageant la recherche scientifique et en augmentant ses sources de financement.

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