Un drone israélien a largué une bombe sonore en direction des maisons à Kfar Kila, au Sud-Liban. Mais on a signalé quatre blessés dans les agressions israéliennes nocturnes sur Aïn Cana au Liban-Sud, outre celles, plus lourdes, contre la banlieue sud de Beyrouth. « Cette agression constitue une tentative manifeste de l’ennemi d’entraver le progrès et le redressement du Liban et de son profit des circonstances favorables », a affirmé l’armée libanaise dans un communiqué publié vendredi.
Dans ce contexte, le commandement de l’armée a expliqué « qu’immédiatement après l’annonce des menaces de l’ennemi israélien, il a commencé à coordonner ses efforts avec le Comité de surveillance de la cessation des hostilités afin de prévenir cette nouvelle agression. Des patrouilles de l’armée se sont également rendues vers plusieurs bâtiments pour les inspecter, malgré le refus de la l’ennemi de cette démarche ».
Israël a prétendu que ces bâtiments comportaient des armes du Hezbollah pour justifier son agression.
Le commandement de l’armée a réaffirmé « son engagement à mettre en œuvre la résolution 1701 et l’accord de cessation des hostilités », soulignant que « la violation persistante de l’accord par l’ennemi israélien et son refus de coopérer avec le Comité de surveillance de la cessation des hostilités affaiblissent le rôle du comité et de l’armée, ce qui pourrait inciter l’armée à geler sa coopération avec le comité concernant les inspections des sites ». Ajoutant que « l’ennemi israélien a récemment intensifié ses agressions contre le Liban, ciblant des civils, des immeubles résidentiels et des installations dans diverses zones. La plus récente de ces bombardements a visé des bâtiments dans la banlieue sud de Beyrouth et dans le sud du Liban. Ces agressions coïncident avec son occupation du territoire libanais et ses violations continues, qui se sont transformées en agressions quotidiennes contre la souveraineté du Liban, au mépris du mécanisme de cessez-le-feu et des efforts du Comité de surveillance de la cessation des hostilités.»
Et l’armée de conclure en affirmant « faire face à ces défis avec détermination et résolution, et en menant à bien ses missions complexes pour étendre l’autorité de l’État sur tout son territoire et assurer la sécurité du Liban et des Libanais… ».
Jeudi soir, l’occupation israélienne a lancé une attaque contre la banlieue sud de Beyrouth, la plus importante depuis la conclusion de l’accord de cessez-le-feu. L’attaque a visé des immeubles résidentiels dans plusieurs quartiers de la banlieue, notamment Hadath, Haret Hreik et Bourj al-Barajneh. L’armée d’occupation israélienne a menacé de bombarder des bâtiments civils dans ces zones, ce qui a provoqué d’importants embouteillages dans la banlieue. La banlieue sud de Beyrouth a également été le théâtre de tirs nourris, les habitants étant invités à évacuer les zones proches des bâtiments ciblés par l’occupation.
Le maire de Haret Hreik a déclaré « qu’aucune victime n’avait été signalée lors des raids lancés par l’occupation contre la banlieue ».
Quant à l’entité sioniste, Channel 14 a affirmé « qu’Israël a lancé une agression contre la banlieue sud de Beyrouth et au cœur du Liban, en coordination avec les États-Unis ».
Une source sécuritaire libanaise a déclaré que « l’armée libanaise avait pénétré dans des bâtiments menacés par l’occupation israélienne, en coordination avec le comité de supervision de l’application de l’accord de cessez-le-feu ». Elle a expliqué que l’objectif était « d’inspecter ces bâtiments, qui, selon l’occupation, abritent des installations militaires ». Cependant, les raids d’avertissement de l’occupation ont commencé dès le début des inspections, forçant l’armée libanaise à se retirer.En réponse, « l’armée d’occupation n’a pas prêté attention à la coordination de l’armée libanaise avec le comité de supervision, lorsqu’elle a lancé son agression contre la banlieue sud de Beyrouth ».
Le président libanais a fermement condamné l’attaque israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, la qualifiant de « message envoyé par l’auteur de ces atrocités aux États-Unis, à sa politique et à ses initiatives, principalement par le biais de la boîte aux lettres de Beyrouth et du sang de ses civils innocents ». Joseph Aouna souligné que le Liban « ne se soumettra jamais ». Il a ajouté que « cette violation flagrante d’un accord international et des principes fondamentaux du droit et des résolutions internationaux et humanitaires, à la veille d’un événement religieux sacré, constitue une preuve accablante du rejet par l’auteur des exigences de stabilité, de règlement et de paix juste dans notre région ».
Nawaf Salam, Premier ministre, a lui aussi condamné l’attaque, dénonçant « les attaques israéliennes répétées contre le Liban, en particulier dans la banlieue sud de Beyrouth ». Il a souligné que ces attaques « constituent une violation flagrante de la souveraineté libanaise et de la résolution 1701 de l’ONU », appelant la communauté internationale à « assumer ses responsabilités pour dissuader Israël de poursuivre ses attaques et l’obliger à se retirer complètement du territoire libanais ».
De son côté, Nabih Berri, président du Parlement libanais, a affirmé que sa position sur l’agression israélienne « s’identifie et adopte » la position d’Aoun. Il a ajouté que « l’agression israélienne ne vise pas une communauté ou une région spécifique, mais plutôt l’ensemble du Liban et les Libanais, et même les Arabes et les musulmans, dans leurs lieux saints et leurs rites religieux, à la veille de l’Aïd al-Adha ».
Raed Berro, membre du bloc Loyauté à la Résistance au Parlement libanais, a affirmé que « l’occupation israélienne, par son agression, tente de dépouiller le Liban de tout sa force ».
« Nous sommes arrivés à quelques mètres de la chute des roquettes, et nous n’avons pas peur », a ajouté R. Berro dans une déclaration à la chaine satellitaire libanaise Al-Mayadeen. « Nous disons que nous célébrerons l’Aïd al-Adha demain » a-t-il ajouté.
De son côté, Jeanine Hennis-Plasschaert, Coordonnatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, a appelé à « l’arrêt de toute action susceptible de compromettre davantage l’accord sur la cessation des hostilités et la mise en œuvre de la résolution 1701 ».
A noter que, parallèlement à son agression contre la banlieue sud, l’occupation israélienne a menacé de bombarder des immeubles d’habitation dans la ville d’Aïn Qana, dans le sud du pays, sous le feu d’intenses survols aériens et de drones. Le correspondant d’Al-Manar a rapporté que « des drones et des avions de combat israéliens ont lancé des raids ciblant la ville, située dans le district de Nabatieh ». Des incendies se sont déclarés sur le site du bombardement israélien, obligeant la Défense civile à se rendre sur place.