En réaction à une question posée par des journalistes au sujet des motivations du régime de Kiev derrière l’attaque de drones menée contre Moscou et sa région, coïncidant avec la visite de chefs d’État étrangers, Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, a répondu avec ironie : « Téléphonez à Kiev, s’il vous plaît, et demandez-leur ».
Cette annonce fait suite à un précédent bilan communiqué le 6 mai, dans lequel les autorités militaires russes avaient fait état de 202 drones abattus en une seule journée, en plus de quatre bombes JDAM. Malgré cette intensification des attaques, le cessez-le-feu unilatéral décrété par la Russie à l’occasion du Jour de la Victoire reste officiellement maintenu, selon le Kremlin.
Depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine, l’armée russe a détruit un total de 56 178 drones, ainsi que 662 avions, 283 hélicoptères et environ 23 200 chars et véhicules blindés.
Le Kremlin affirme par ailleurs n’avoir reçu aucune proposition de la part de Kiev sur la création d’une zone démilitarisée le long de la ligne de front. Cette mise au point intervient en réponse aux déclarations du général à la retraite Keith Kellogg, représentant spécial du président américain, qui a affirmé le 6 mai que les autorités ukrainiennes se montreraient ouvertes à un cessez-le-feu de 30 jours, assorti d’un gel des hostilités dans un périmètre de 15 kilomètres de chaque côté de la ligne de front. « Les Ukrainiens veulent maintenant un gel, un cessez-le-feu, comme je l’appelle. Au fil du temps, ils aimeraient créer une zone démilitarisée de 15 kilomètres du côté ukrainien et de 15 kilomètres du côté russe », a-t-il indiqué. Interrogé, D. Peskov a précisé que « Kiev n’a fait aucune déclaration à ce sujet ». Il a ainsi balayé l’hypothèse selon laquelle la Russie envisagerait un tel scénario sans une demande officielle et claire de la partie ukrainienne.
Mais au-delà de cette précision diplomatique, ce positionnement s’inscrit dans une vision plus large. Selon Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, la résolution du conflit ne saurait se réduire à un simple arrêt des combats. « Une solution durable à ce problème ne peut pas être assurée uniquement par un cessez-le-feu ou la suspension des hostilités sur la ligne de front. Pour établir une paix solide, il est nécessaire d’éradiquer les causes profondes du conflit », a-t-il fait valoir. Il a souligné la nécessité de garantir les droits des populations vivant dans les territoires contrôlés par Kiev et dénoncé la politique d’effacement systématique de la culture russe, menée par les autorités ukrainiennes. « Il faut avant tout éliminer les menaces à la sécurité de la Russie résultant de l’expansion de l’OTAN vers l’est et des tentatives de faire entrer l’Ukraine dans l’Alliance atlantique. Il est également important d’obtenir le respect absolu des droits de l’Homme sur les territoires contrôlés par le régime de Kiev, dont la politique, après le coup d’État de 2014, consiste à éliminer tout ce qui est lié à la Russie et au monde russe : la langue, la culture, les traditions russes, l’orthodoxie canonique et les médias russophones », a encore souligne le chef de la diplomatie russe.