Le correspondant d’Al-Manar a rapporté qu’un bulldozer de l’armée libanaise a ouvert la route jusqu’aux quartiers internes de la localité de Yaroun. Une équipe de la Croix-Rouge libanaise est également entrée à Yaroun pour récupérer les corps des martyrs de la Résistance. Il a également rapporté que l’armée libanaise et les habitants sont entrés dans des parties de la localité d’Aitaroun, en attendant sa libération totale. Dans la localité frontalière de Boustan, l’armée libanaise a érigé un poste militaire, ce qui implique la libération de ce village.
Les habitants de la localité de Talousa continuent eux aussi d’y affluer, défiant les drones israéliens survolant la région. Et puis à Houla, l’occupation a érigé des barrières près d’un poste de l’armée libanaise à l’entrée ouest de cette localité, et rasé les maisons dans la région de Marj Houla. En dépit de ces agressions les habitants de Houla se sont rassemblés devant l’entrée de leur village, insistant pour y pénétrer.
Par ailleurs, les forces d’occupation ont libéré, mardi, 6 Libanais qui avaient été arrêtés dans les localités de Houla et Markaba il y a deux jours.
Rappelons que les habitants des villages frontaliers du sud, soutenus par des citoyens de différentes régions, ne cessent d’affluer, depuis dimanche, vers les frontières du sud afin d’entrer dans leurs villages et en expulser l’occupation. Lundi, deux Libanais sont tombés en martyrs et 26 autres ont été blessés à la suite d’agressions israéliennes contre les habitants voulant libérer leurs villes et villages.
Dans le cadre de l’accord du cessez-le-feu entre le Liban et Israël, le délai de 60 jours pour le retrait de l’armée d’occupation israélienne des villages frontalier du sud du Liban a expiré le 26 janvier à 4h00 du matin.
Cheikh Naim Qassem, secrétaire général du Hezbollah, a déclaré, lundi 27 janvier, que les images du retour des sudistes dans leurs villages constituaient « une scène de victoire », affirmant que « la résistance reste inébranlable et forte ». Comme il a souligné qu’« Israël doit se retirer car les 60 jours ont expiré », exprimant son rejet de toute justification pour prolonger ce délai. Il a dans ce contexte déclaré que « la résistance a le droit d’agir de la manière convenable au niveau de la forme, de la nature et de la durée la confrontation. »
Lundi soir, la Résistance islamique au Liban a envoyé un message aux habitants du sud, soulignant que « leur traversée vers leurs villages à la frontière avec la Palestine occupée dimanche et lundi était sous nos yeux inébranlables », la qualifiant de « la traversée de conquérants confiants ». Elle estime que les habitants du sud « ont montré leur détermination », alors que « la volonté de l’ennemi a été brisée ». « Les corps des martyrs plantés dans le sol ressentent aujourd’hui le bruit de vos pas, et leurs âmes pures planent autour de la bannière qui n’a pas été brisée, à travers laquelle vous franchissez vers une victoire que vous méritez comme vous avez toujours été dignes de toutes les victoires. »
Un haut officier de l’armée d’occupation a envié la motivation des Libanais du sud qui bravent tous les défis pour retourner dans leurs villages. « Si seulement nous pouvions voir parmi les habitants du nord d’Israël la même motivation que celle des habitants du sud du Liban pour retourner dans leurs maisons et leurs villages détruits », a-t-il confié pour la chaine de télévision publique Kan.
Najib Mikati, Premier ministre libanais sortant, a reçu le 27 janvier l’ambassadeur des États-Unis Lisa Johnson et le général américain Jasper Jeffers qui supervise l’application du cessez-le-feu. Il a demandé que « des pressions » soient exercées « pour stopper les agressions israéliennes ».
Alors que le cessez-le-feu entre le Hezbollah et l’armée israélienne devait prendre officiellement fin le 26 janvier – marquant le retrait de Tsahal du pays du Cèdre – les États-Unis ont annoncé son prolongement jusqu’au 18 février. « Le Liban a mis en œuvre les mesures requises par l’accord, mais Israël tarde à appliquer ses dispositions et continue de violer la résolution internationale 1701 », a insisté le chef du gouvernement libanais. « Après consultation avec le président de la République et le président de la Chambre, pour ne donner à Israël aucune excuse pour ne pas se retirer de tout le territoire libanais, le gouvernement a accepté de continuer à travailler sur la base de l’accord de cessez-le-feu jusqu’au 18 février », a néanmoins déclaré N. Mikati. Nabih Berry, chef du Parlement libanais, a réagi en affirmant dans un communiqué : « La vérité est que j’ai conditionné (au nouveau délai du 18 février pour le retrait israélien du sud du Liban) un cessez-le-feu immédiat, l’arrêt des violations, la destruction des maisons entre autres, ainsi que l’engagement concernant la question des prisonniers ».