La première, selon son communiqué, a été une attaque aérienne au moyen « d’un escadron de drones d’assaut contre les lieux de positionnement des officiers et soldats ennemis, dans la position israélienne maritime de Ras Naqoura », dans le secteur occidental de la frontière avec le Liban. Le texte assure que les drones « ont frappé leur cible, causant des tués et des blessés et détruisant une partie du site ». Des médias israéliens ont indiqué qu’un feu s’est déclaré dans cette région. C’est la deuxième attaque contre ce site pour le deuxième jour consécutif. Celui de jeudi avait été réalisé au moyen d’obus d’artillerie. Les médias israéliens ont fait état que ce sont des obus anti blindés qui ont frappé cette position jeudi, sans que les sirènes d’alerte ne retentissent. Quatre autres opérations avaient été revendiquées jeudi.
Le communiqué de vendredi précise aussi que cette opération est également une riposte au raid aérien meurtrier perpétré jeudi 20 juin à Deir Keifa, dans le casa de Tyr au sud du Liban. Le Hezbollah a annoncé par la suite « le martyre sur la voie d’al-Qods » de Abbas Hamza Hemadeh originaire du village de Chehabiyeh, au sud du Liban. Après cet assassinat jeudi, la Résistance islamique a revendiqué une attaque contre la caserne de Zar’it à l’aide d’une salve de roquettes. Un drone d’assaut a aussi été lancée sur une position de l’artillerie israélienne à al-Za’oura « en soutien à Gaza et à sa résistance ». La position de Rweisat al-Qarn, dans les fermes occupées de Chebaa, a été attaquée, elle, aux mitrailleuses lourdes. Par la suite, c’est la position d’al-Ramtha dans les collines libanaises occupées de Kfarchouba qui avait été frappée.
Plus tard, la résistance fera état qu’un attroupement de militaires dans la position al-Samaqah également dans ces collines libanaises a aussi été « visée avec des armes appropriées » et d’un pilonnage qui a visé le site militaire israélien à Zibdine, dans les fermes occupées de Chebaa.
S’agissant des agressions israéliennes contre le sud du Liban, les correspondants sur place ont rendu compte que 30 obus d’artillerie se sont abattus sur la localité libanaise de Naqoura et un pilonnage d’artillerie a visé les périphéries des villages Kfar Hamam, Kfar Chouba, Chebaa, et al-Khiyam.
Appui US à Tel-Aviv
De hauts responsables américains ont promis à une délégation de responsables israéliens en visite à Washington que si une guerre globale éclatait entre Israël et le Hezbollah, l’administration du président Joe Biden serait pleinement prête à soutenir son allié, selon un reportage diffusé par CNN. Plusieurs responsables israéliens, dont Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et Tzachi Hanegbi, conseiller à la sécurité nationale, ont participé cette semaine à une série de réunions à Washington avec des responsables de l’administration US, dont Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, Anthony Blinken, secrétaire d’État et Brett McGurk, coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient.
Ces mêmes sources ont déclaré avoir discuté d’un large éventail de sujets, notamment de la situation dans la « zone frontalière », d’un cessez-le-feu à Gaza et des négociations sur les otages.
Un responsable américain a révélé que l’administration Biden a clairement indiqué cette semaine qu’elle fournirait à Israël l’assistance en matière de sécurité dont il a besoin, même si les États-Unis ne déploieraient pas de forces américaines sur le terrain dans un tel scénario. CNN a ajouté que les responsables américains craignent sérieusement que si une guerre globale éclate, le Hezbollah pourra dominer les défenses aériennes d’Israël dans le nord, y compris le système de défense aérienne tant vanté Dôme de fer.
Un haut responsable de l’administration US a déclaré que les responsables américains et israéliens ont discuté lors de réunions cette semaine de « moyens hors du commun » pour tenter de « faire baisser la tension » le long de la soi-disant Ligne bleue qui sépare le Liban et Israël.
Le mercredi 19 juin, le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a envoyé des messages clairs aux dirigeants de l’occupation et à son armée, soulignant que la menace d’étendre la guerre « ne nous fait pas peur ». « L’ennemi et son maître américain savent qu’une guerre contre le Liban aura des répercussions sur toute la région ». Le chef du Hezbollah a également révélé que la Résistance s’est préparée « aux pires jours, et l’ennemi sait ce qui l’attend et reste donc dissuadé ». Et de renchérir que « l’occupation sait qu’aucun endroit dans l’entité sioniste ne restera à l’abri des missiles et des drones de précision de la Résistance, qui ne bombarderont pas leurs cibles au hasard… L’occupation sait que ce qui l’attend également en Méditerranée est très important, car tous ses navires seront pris pour cible ».
Un article du Haaretz signé par Chuck Freilich, ex conseiller adjoint à la Sécurité nationale israélienne, a énuméré les options devant l’entité sioniste et les risques graves auxquels elle serait confrontée au cas où elle a recours à l’extension de la guerre contre le Liban. Il a estimé que la capacité du Hamas à résister à l’attaque israélienne massive, ainsi que la détérioration de la situation stratégique d’Israël, ont renforcé la confiance de l’axe de la résistance et sont susceptibles d’accroître sa volonté de supporter de plus grands risques, soulignant que l’Axe croit qu’il est capable de résister à la supériorité traditionnelle d’Israël, et même de la surmonter.
Evoquant les principales options qui s’offrent à Israël à la lumière de la confrontation en cours avec le Hezbollah, C. Freilich en dénombre 6 : la poursuite de la voie actuelle, un cessez-le-feu unilatéral, une diplomatie coercitive, une initiative diplomatique, une opération limitée et une opération majeure. Il estime que chacune de ces options devrait être évaluée en fonction de son potentiel de succès militaire et diplomatique et de ses répercussions locales.
Selon lui, la question la plus importante est de savoir si cette option est susceptible de conduire à une amélioration tangible de la position stratégique globale d’Israël, ou si « nous paierons un lourd tribut et finirons par revenir à la case départ ».
Et de conclure qu’Israël a échoué dans ses tentatives d’empêcher le renforcement des capacités du Hezbollah. Si le désir de porter un coup fort maintenant est tout à fait compréhensible, il n’en reste pas moins que la politique israélienne doit être soigneusement calculée et refléter une combinaison de ces 6 options, a-t-il noté. « Peut-être qu’une guerre reportée serait celle qui ne se concrétise jamais réellement sur le terrain, et serait la meilleure forme. Par conséquent, les Israéliens devraient vivre avec la réalité actuelle, et c’est bien sûr une issue douloureuse, en particulier pour les habitants du nord, qui devront choisir entre retourner dans leurs foyers sous la menace constante, ou déménager vers un autre endroit », a-t-il conclu.