L’attaque menée par le Hezbollah a entraîné la mort d’une soldate israélienne et la blessure de 8 autres, dont un grièvement atteint, selon le Magen David Adom israélien. Les médias israéliens ont rapporté que des sirènes ont retenti dans un grand nombre de colonies du nord, notamment à « Natoa, la Haute Galilée et Safed ». Ces mêmes sources ont fait état « des tirs exceptionnels et violents depuis le Liban, contre les zones de Safed et Méron, qui constituent deux zones stratégiques pour le Hezbollah ».
Le porte-parole de l’armée d’occupation israélienne a reconnu que « la base de commandement du Nord de l’armée israélienne a subi une attaque aux missiles ». Le Maire de Safed a fait état « de graves dégâts dans les bases de l’armée israélienne à Safed ».
Pour les médias israéliens, « le Hezbollah a utilisé des missiles de précision dans ses frappes contre Safed », soulignant que « le système anti-aérien Dôme de fer n’a pas réussi à intercepter tous les missiles ». « Cette fois-ci, la portée des tirs de missiles est plus large qu’auparavant, et l’opération indique qu’il y a une augmentation progressive du niveau de lancements des missiles de la part du Hezbollah. Les attaques d’aujourd’hui dans le nord sont les plus dangereux depuis le début de la guerre à la frontière avec le Liban », a-t-on précisé de mêmes sources. « Ce qui s’est passé à Safed, on n’en a pas vu de pareil depuis le début de la guerre, et c’est un événement exceptionnel avec des tirs de missiles, vers une zone relativement éloignée de la frontière », ajoutent les médias israéliens. « Il n’y a pas de places fortifiées pour 50% des habitants des colonies », ont-ils regretté.
Les médias israéliens n’ont pas manqué de relever que le leader du Hezbollah a « répondu à toutes les initiatives de médiation, non seulement par des paroles (hier), mais aussi par les actes ».
Avigdor Lieberman, chef du parti Israel Beitenou, a déclaré « qu’en tirant des missiles sur Safed, la ligne rouge s’est transformée en drapeau blanc et le cabinet de guerre s’est rendu au Hezbollah et a perdu le nord ».
Par ailleurs, 4 civils libanais sont tombés en martyrs mercredi dans plusieurs raids israéliens qui ont visé des régions frontalières dans tous les casas du sud du Liban . Selon le correspondant d’al-Manar au sud du Liban, les bombardements de l’occupation ont visé les villages et localités de Adchit dans le casa de Nabatiyeh, al-Chahabiyah dans le casa de Tyr, al-Sawwanah dans le casa de Marjayoun, et les hauteurs d’al-Jabbour dans le casa de la Bekaa occidentale. Les villages Kafar Dounine dans le casa de Bint Jbeil et Bsalya dans le casa de Jezzine ont aussi été bombardés. Le même correspondant a aussi rendu compte de trois raids aériens sur la région de l’Iqlim al-Touffah. Il a indiqué qu’une dame et ses deux enfants ont été tués à Sawwanah. Le quatrième martyr a succombé à Adchite. 9 autres habitants de ce village ont été blessés lorsqu’un bâtiment de trois étages a été visé.
Dans une première réaction du Hezbollah, Hachem Safieddine, chef de son bureau exécutif a déclaré que « l’offensive d’aujourd’hui contre le sud du Liban, au cours de laquelle un certain nombre de civils sont tombés en martyrs, ne peut passer sans riposte. Il y aura surement une riposte et elle sera du niveau requis ».
De son côté, Tsahal a déclaré que ses avions de combat avaient « frappé une série de cibles terroristes du Hezbollah dans les régions de Jabal el Braij, Houneh, Dunin, Aadchit et Souaneh ». « Parmi les cibles frappées figuraient des complexes militaires, des salles de contrôle opérationnelles et des infrastructures terroristes utilisées par les terroristes du Hezbollah », a notamment précisé l’armée israélienne dans son communiqué. Ces raids interviennent après qu’une roquette tirée depuis le Liban a fait plusieurs blessés dans le nord d’Israël ce 14 février, selon des sources médicales israéliennes. D’après les services de secours Magen David Adom, sept personnes ont été blessées, dont cinq dans la localité de Safed. Ce tir de roquette n’a pas été revendiqué. Un photographe de l’AFP a vu des médecins et des soldats évacuer de l’hôpital de Safed une personne blessée par hélicoptère militaire à destination d’un autre établissement.
Au lendemain de l’offensive singulière du Hamas en Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah vise des positions militaires israéliennes à la frontière en soutien au mouvement islamiste palestinien, son allié. De son côté, Israël bombarde régulièrement le sud du Liban et mène des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah. Ces violences ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes de part et d’autre de la frontière. « Lorsque l’agression à Gaza s’arrêtera et qu’il y aura un cessez-le-feu, les tirs s’arrêteront également dans le sud » du Liban, a affirmé le 13 février le chef du Hezbollah. « S’ils élargissent la confrontation, nous le ferons aussi », a-t-il promis, en réponse aux menaces répétées des responsables israéliens de déclencher une guerre contre le Liban. En plus de quatre mois, au moins 247 personnes ont été tuées, dont 175 combattants du Hezbollah et 30 civils, dans le sud du Liban, selon un décompte de l’AFP. Côté israélien, 15 personnes ont été tuées, neuf soldats et six civils, selon l’armée.