L. Austin a ordonné au porte-avions de se rendre en Méditerranée orientale pour se rapprocher d’Israël le lendemain du jour où le Hamas a pris d’assaut le sud d’Israël, le 7 octobre, tuant 1 200 personnes. Les quelque 4 000 marins du porte-avions et les navires de guerre qui l’accompagnent étaient censés rentrer chez eux début novembre.
Utilisant le système de haut-parleurs du Ford qui navigue à quelques centaines de kilomètres des côtes israéliennes, L. Austin a remercié les marins et leurs familles d’avoir renoncé à passer les fêtes de fin d’année ensemble à cause de la mission. « Parfois, nos plus grandes réussites sont les mauvaises choses que nous empêchons de se produire », a déclaré le patron de la Défense US à l’équipage. « Dans un moment de grande tension dans la région, vous avez tous été la cheville ouvrière de la prévention d’un conflit régional plus large. »
Le ministre américain de la Défense avait annoncé lundi la formation en mer Rouge d’une coalition de 10 pays, afin de faire face aux attaques répétées des Houthis contre des navires desservant Israël. Le dernier pays atlantique à rejoindre la coalition, désormais à 11 officiels, outre les autres composantes non déclarées, n’est autre que la Grèce.
Nikos Dendias, ministre grec de la Défense, a annoncé jeudi la participation de la Grèce à la coalition militaire en mer Rouge pour prévenir les attaques contre les navires marchands, avec l’envoi d’une frégate. En tant que pays de premier plan en matière de fret maritime, la Grèce a un « intérêt fondamental » à faire face à une « menace massive » contre le transport maritime mondial, a jugé le ministre conservateur dans une déclaration à la chaîne de télévision publique ERT.
Voilà qui risque de provoquer des embouteillages, la région du golfe arabo-persique, qui concentre le canal de Suez et les détroits d’Ormuz et de Bab el-Mandeb, étant l’une des plus militarisées au monde. Les Etats-Unis y ont également positionné leur seule base permanente en Afrique (4 000 soldats), tout comme Pékin, qui y a ouvert en 2017 sa toute première base militaire hors de Chine. Cela sans parler de la plus importante base de l’armée française à l’étranger à Djibouti, comptant quelque 1 500 militaires, outre celle établie, en catimini, par Israël.
Face au désengagement de nombre de pays asiatiques, il y a lieu de souligner que Benjamin Netanyahu a discuté mardi avec son homologue indien Narendra Modi de la menace posée à la navigation mondiale par les attaques répétées dans la mer Rouge par les Houthis soutenus par l’Iran au Yémen.
« Les deux dirigeants ont parlé de l’importance de protéger la libre navigation dans le détroit de Bab el-Mandeb, menacée par les Houthis sur ordre de l’Iran, et de l’intérêt mondial à éviter des préjudices au commerce international, y compris aux économies d’Israël et de l’Inde », indique un communiqué du bureau du chef de gouvernement israélien. Le communiqué cite N. Modi affirmant que la liberté de navigation est un besoin mondial essentiel qui doit être protégé.