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Washington, Rabat et le dossier saharien: Gérer autrement le flou du moment

Les « alliés » de Washington qui ont peiné sous l’ère de Donald Trump, un politique brut de coffrage, tentent de lire entre les lignes les changements induits par l’arrivée de l’administration Joe Biden. Parmi ces « alliés », le Maroc retient son souffle depuis le départ de l’ancien Président qui a reconnu la marocanité du Sahara.

L’administration Biden franchira-elle le Rubicon en confirmant, avec la plus grande conviction, le soutien inconditionnel du Maroc dans le parachèvement de son intégrité territoriale ? La question reste sur toutes les lèvres des observateurs marocains de la politique US. Surtout que depuis le départ de l’équipe D. Trump, la diplomatie US a peine à cacher sa retenue dans le dossier saharien, pour ne pas dire tout simplement la prudence lorsqu’il s’agit de traiter publiquement le dossier du Sahara. La preuve est à situer au niveau des récentes déclarations de Jalina Porter, porte-parole du Département d’Etat, lors de son point de presse du 30 avril. «En ce qui concerne le Sahara occidental, nous consultons en privé les parties sur la meilleure façon de mettre fin à la violence là-bas. Nous aimerions parler également de l’objectif de parvenir à un règlement durable. Au-delà de cela, je n’ai rien d’autre à annoncer pour le moment», a-t-elle souligné lors d’une rencontre avec les médias.
Les 29 et 30 avril, Antony Blinken, chef de la diplomatie US, a eu des entretiens avec ses homologues algérien et marocain. Des discussions marquées par les révélations sur une éventuelle nomination de Staffan de Mistura nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. Pour rappel, le 29 mars, lors d’une réunion virtuelle avec Antonio Guterres, le patron de la diplomatie US avait demandé d’accélérer la désignation d’un successeur au démissionnaire Horst Köhler. La validation de la candidature de S. De Mistura pourrait être le premier pas vers la relance des pourparlers entre les parties sous supervision américaine.
Si les membres de la nouvelle administration US n’ont pas cherché à heurter la susceptibilité du Royaume, en tournant éventuellement le dos à la décision prise par l’ancien Président US sur la marocanité du Sahara, il n’en reste pas moins que le maintien du « flou » aussi bien dans l’approche que dans la rhétorique a de quoi renforcer, côté marocain, l’idée selon laquelle seuls les intérêts priment dans les relations inter-Etats, petits comme grands. Dès lors, il s’avère nécessaire de ne pas perdre de vue la question fondamentale ; à savoir la mobilisation des composantes du pays dans la défense de l’intégrité territoriale. Washington n’en sera que mieux inspiré dans tout reprofilage de sa politique marocaine.

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