Interrogé par des journalistes à Moscou, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré que la Russie n’attendait rien de la visite du chancelier allemand à Kiev, mais qu’elle surveillait de près tous les contacts qui auraient lieu dans la capitale ukrainienne.
Selon le porte-parole du Kremlin, alors que l’Allemagne poursuit sa politique de « soutien inconditionnel » à l’Ukraine, Moscou a accueilli avec « satisfaction » le récent entretien téléphonique entre Olaf Scholz et le président russe Vladimir Poutine.
« Le dialogue est toujours un développement positif », a soutenu D. Peskov. Il a réaffirmé que l’essentiel pour la Russie dans ce conflit qui dure depuis près de trois ans est d’assurer ses propres intérêts et d’atteindre ses objectifs, affirmant que le gouvernement du président Volodymyr Zelensky suscite de plus en plus de lassitude en Ukraine. « À en juger par les informations et les statistiques, le nombre de personnes qui refusent une guerre aussi incessante augmente. Nous constatons également un changement d’état d’esprit dans les pays européens », a-t-il ajouté.
O. Scholz a effectué une visite inopinée à Kiev pour la deuxième fois depuis le début de la guerre en Ukraine, il y a plus de 1 000 jours. Le chancelier allemand s’était déjà rendu en Ukraine en juin 2022, en compagnie des présidents français et roumain, ainsi que du premier ministre italien de l’époque. Sur la plateforme X, O. Scholz a déclaré qu’il annoncerait un soutien militaire supplémentaire à Kiev d’un montant de 650 millions d’euros, soit 683 millions de dollars, lors de ses entretiens avec V. Zelensky. La visite du chancelier allemand en Ukraine intervient plus de deux semaines après le premier entretien téléphonique entre V.Poutine et O.Scholz depuis décembre 2022, entretien qui a été critiqué par V. Zelenskyy comme ouvrant une « boîte de Pandore ».
Lâchage US :
L’envoyé des États-Unis en Ukraine, le lieutenant-général à la retraite Keith Kellogg, a participé à la préparation d’un document politique proposant de mettre fin à la guerre en retirant les armes de l’Ukraine si elle n’accepte pas les pourparlers de paix, ou en lui donnant davantage d’armes si la Russie ne fait pas de même, selon le journal The Guardian.
Selon les informations du Guardian, Donald Trump a répondu positivement au plan qui lui a été présenté en avril et rédigé par K. Kellogg et Fred Fleitz, ancien analyste de la CIA qui a été chef d’état-major du Conseil national de sécurité de 2017 à 2021. Le journal a précisé que l’étude « impute le conflit qui dure depuis trois ans à la politique étrangère américaine peu sérieuse et incohérente à l’époque de Joe Biden ».
L’étude a décrit également « le retrait américain d’Afghanistan comme précipité, l’hostilité supposée envers les alliés des États-Unis, y compris l’entité occupante et l’Arabie saoudite, et la politique des États-Unis envers la Chine, de faible et déroutante ».
Cité par The Guardian, le document a accusé également « l’administration Biden de faire passer les agendas idéalistes de l’élite mondiale avant une relation de travail avec la Russie – une politique hostile qui, selon elle, en a fait un ennemi des États-Unis, a poussé la Russie dans les bras de la Chine et a conduit au développement d’un nouvel axe entre la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord ».
Dans l’étude, Kellogg et Fleitz ont critiqué la décision de « réprimander Vladimir Poutine et de le menacer de sanctions sans précédent alors qu’il se préparait à la guerre en Ukraine, plutôt que d’utiliser les négociations pour apaiser les tensions ».
The Guardian a rappelé ce que K. Kellogg a rapporté à Reuters en juin aux Ukrainiens : « Vous devez venir à la table des négociations, et si vous n’y venez pas, le soutien des États-Unis cessera. » Il a également déclaré à V. Poutine qu’il devait venir à la table des négociations et que « si vous ne venez pas à la table, nous donnerons aux Ukrainiens tout ce dont ils ont besoin pour vous tuer sur le terrain ». Dans cette interview, F. Fleitz a déclaré que « l’Ukraine n’aura pas besoin de céder formellement du territoire à la Russie, mais elle se rendra compte qu’elle ne sera pas en mesure de reprendre le contrôle effectif sur l’ensemble de son territoire ».
Le vice-président élu de D. Trump, le sénateur de l’Ohio J.D. Vance, a également exprimé des opinions similaires, affirmant que « le soutien américain à l’Ukraine constitue une ponction sur les ressources nécessaires pour faire face à la principale menace de sécurité à laquelle Washington est confronté avec la Chine ».