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Un « Front » prend forme en Tunisie : Le pouvoir de K. Saïed de plus en plus contesté

En Tunisie, la confusion règne sur le plan politico-institutionnel depuis « le coup de force » opéré par le chef de l’Etat. Ahmed Néjib Chebbi, ancien opposant sous la dictature de Zine el Abidine Ben Ali a annoncé mardi la création d’un front regroupant plusieurs partis pour « sauver » la Tunisie de sa profonde crise. Le «coup d’Etat» du président Saied qui s’est accaparé les pleins pouvoirs depuis le 25 juillet dernier, est dénoncé. Mais de quelle chance dispose le front qui non seulement compte d’anciennes figures auxquelles la crise actuelle est imputée, mais en l’absence de la puissante centrale syndicale UGTT ?

Après des mois de blocage politique, Kaïs Saied, élu fin 2019, s’est accaparé les pleins pouvoirs fin juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement avant de le dissoudre en mars. En février, le président tunisien avait dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour le remplacer par un organe de supervision judiciaire « temporaire » dont il a nommé les membres. Le 22 avril dernier, il s’est arrogé le droit de nommer le chef de l’Autorité électorale, à quelques mois d’un référendum et un scrutin législatif que cette instance doit superviser.

Ses détracteurs l’accusent d’instaurer une nouvelle autocratie dans le pays, seul rescapé du Printemps arabe dont il fut le berceau en 2011. Et un front a même été monté de toutes pièces pour endiguer les dérives de K. Saïed. Ainsi, A.Néjib Chebbi a animé une conférence de presse à Tunis pour exprimer son opposition au président tunisien,   et annoncer dans la foulée la création du « Front de salut national » avec l’objectif d’unir toutes les forces politiques et de rétablir le processus démocratique et constitutionnel ainsi que les libertés et les droits en Tunisie.

Composée de cinq partis politiques parmi lesquels le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, ennemi juré de K. Saied, et de cinq associations, cette coalition ambitionne d’attirer d’autres formations politiques et des personnalités « influentes » avant de lancer un dialogue national sur des réformes destinées à « sauver le pays », selon A. Néjib Chebbi. « Nous voulons le retour à la légitimité et à la démocratie », a-t-il dit, ajoutant que la priorité assignée audit Front est de sauver une économie « en profonde récession » en raison d’une situation politique « pourrie » qui repousse les investisseurs, a ajouté Chebbi. Il a préconisé la mise en place d’un « gouvernement de salut » pour diriger la Tunisie pendant une « période de transition » jusqu’à la tenue de nouvelles élections.

Outre l’impasse politique, la Tunisie se débat dans une profonde crise socio-économique et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un nouveau prêt.

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